Le Front national de libération de l’Azawad (FNLA), qui avait pris hier vendredi le contrôle d’une partie de cette ville du Nord du Mali, a annoncé dans la soirée du jour même, avoir quitté les lieux.
«Abou Zéid, le chef d’Aqmi lui-même, nous a demandé de quitter nos positions de Tombouctou. Pour éviter un carnage dont les premières victimes seront les populations civiles, nous avons quitté la ville», a déclaré à l’AFP Ahmed Ould Chérif, l’un des responsables du FNLA.
«Les combattants du FNLA ont quitté la ville de Tombouctou vendredi soir. C’est Aqmi qui a demandé leur départ», a confirmé à l’AFP une source sécuritaire malienne. Hier matin, le FNLA, qui avait pris la veille le contrôle des entrées est et sud de Tombouctou, avait pénétré jusqu’au centre-ville, contrôlé depuis le 1er avril dernier par le groupe islamiste armé Ansar Dine, soutenu par des combattants d’Aqmi. «Environ cent véhicules chargés de combattants armés du FNLA sont venus aujourd’hui (vendredi) au quartier Sans Fil de Tombouctou. Ils sont armés jusqu’aux dents», avait déclaré une source sécuritaire malienne dans la ville, information confirmée à l’AFP, par des témoins et un membre du FNLA. Ce dernier, Ahmed Ould Mamoud, avait déclaré que les combattants du FNLA venaient «défendre et protéger» la région «de Tombouctou à Taoudenit», plus au nord. Créé courant avril, le FNLA affirme n’être ni sécessionniste ni islamiste, contrairement aux deux autres groupes armés qui occupent Tombouctou, le Mouvement national de libération de l’Azawad et surtout Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghaly. Par ailleurs, le Front uni pour la Démocratie et la République (FUDR), rassemblant des opposants au coup d’Etat du 22 mars au Mali, s’est félicité vendredi de la décision de l’Afrique de l’Ouest d’envoyer une force dans le pays afin de sécuriser la transition. «C’est une bonne chose», s’est réjoui le porte-parole FUDR, Kassoum Tapo, estimant que «l’arrivée de ces troupes permettra d’éviter une fragilisation de la transition ». Lors d’un sommet tenu jeudi dernier à Abidjan, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont annoncé le déploiement «immédiat» d’une force régionale au Mali, où le putsch du 22 mars a favorisé la chute du Nord il y a un mois aux mains de rebelles touareg et de groupes armés. Il s’agit d’aider à «sécuriser les organes de la transition et le gouvernement Intérimaire», formé mercredi par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, et de «parer à toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali», a expliqué le président de la commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo. Pour rappel, le Nord du Mali, est depuis début avril dernier, sous le contrôle d’une mosaïque de groupes armés, rebelles touareg, islamistes, Arabes, voire criminels, aux revendications très divergentes. La situation est loin d’être réjouissante. Elle demeure au contraire, aux yeux des experts «une véritable menace pour les pays du Sahel».
R. I. / Agences