Plusieurs responsables militaires et civils maliens, dont l’ancien Premier ministre ont été arrêtés par des hommes armés et conduits au camp militaire de (Kati) à 15 kilomètres de Bamako.
«Modibo Sidibé a été arrêté à son domicile par plusieurs hommes armés dont deux ou trois étaient cagoulés», a déclaré un membre de sa famille. L’ancien Premier ministre avait déjà été arrêté lors du coup d’Etat du 22 mars dernier, puis remis en liberté avant d’être de nouveau brièvement interpellé la semaine dernière.
L’ancien ministre Soumaïla Cissé, ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) et l’un des principaux candidats à la présidentielle prévue le 29 avril, prochain, a lui été arrêté ce mardi matin et emmené dans une ambulance à (Kati), selon sa famille qui craint qu’il ait été blessé.
Des hommes armés avaient en partie saccagé hier lundi le domicile de Cissé à Bamako où ils ne l’avaient pas trouvé.
Peu après l’arrestation de Modibo Sidibé, le directeur général de la police, l’ancien ministre de la Défense, le chef d’état major particulier de l’ex-président Touré, ont à leur tour été arrêtés à leurs domiciles, selon leurs familles.
Bani Kanté, ancien conseiller à la présidence et représentant des intérêts libyens au Mali, ainsi qu’un général de gendarmerie, ont également été arrêtés et conduits au camp militaire de Kati, a par ailleurs indiqué leurs entourages. Une source sécuritaire malienne a confirmé ces arrestations. Cette vague d’arrestation intervient alors que le Mali attend ce mardi matin la désignation d’un Premier ministre de transition dont la priorité sera de poursuivre le dialogue avec la rébellion touareg et des islamistes armés qui contrôlent le nord du pays depuis plus de deux semaines. Elle apparaît comme la volonté de l’ex-junte militaire qui avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier avant d’accepter de rendre le pouvoir aux civils, de montrer qu’elle n’entend pas se laisser marginaliser par les politiques, selon des observateurs à Bamako. Interrogé à cet effet, un officiel proche de l’ex-junte, a affirmé que «le moment venu, on dira ce qu’on leur reproche».
D’autres personnalités recherchées n’étaient pas à leur domicile lors du passage des forces de sécurité pour les arrêter. Neuf personnalités, dont cinq anciens ministres du régime Touré, avaient été libérées la semaine dernière après avoir été arrêtées lors du coup d’Etat du 22 mars dernier. Parmi les ministres arrêtés figurait Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre des Affaires étrangères.
R. I. / Agences