Les consultations sur la situation au nord du Mali se poursuivent à Alger. Selon nos informations, une délégation française de haut niveau est attendue mercredi 4 juillet à Alger pour des consultations sur la situation dans la région du Sahel, plus particulièrement au Nord Mali où des groupes islamistes armés contrôlent plusieurs villes après avoir chassé les rebelles touareg du MNLA.
Notre source ne précise pas la composition de cette délégation, qui sera conduite par Hélène Le Gal, conseillère Afrique du président François Hollande, et Jean Felix-Paganon, représentant spécial de Laurent Fabius pour le Sahel. Mais cette visite intervient quelques jours avant celle que devrait effectuer le 16 juillet du ministre français des Affaires étrangères, à Alger. En plus de la relance des relations algéro‑françaises, le Mali devrait être au cœur de ce déplacement du chef de la diplomatie française.
La visite de la délégation française intervient également après une intense activité diplomatique à Alger. Le Premier ministre malien ainsi que plusieurs ministres et émissaires africains ont séjourné ces derniers jours à Alger, qui reste incontournable dans la recherche d’une solution au Mali. L’Algérie avait parrainé en juillet 2006 un accord de paix dans la région de Kidal (nord‑est du Mali) conclu entre l’aile politique de la rébellion touareg de l’époque et le gouvernement malien.
Alger veut privilégier une solution politique. Il existe un espace pour la négociation entre le gouvernement malien et les acteurs « qui acceptent de s’inscrire dans une logique de solution politique qui préserve l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali et qui tienne compte des revendications légitimes des populations du Nord », a rappelé récemment Abdelkader Messahel, ministre délégué en charge des Affaires africaines.
Or, l’Algérie n’exclut plus une intervention militaire dirigée contre les groupes terroristes. Les Français sont également favorables à une telle option. Mais Paris veut que l’intervention militaire soit menée par des pays de la région. Or, de tous les pays voisins du Mali, seule l’Algérie dispose d’une véritable armée capable de mener une opération contre des groupes lourdement équipés.