Le dialogue entre les ex-rebelles touareg et les représentants du gouvernement malien ont repris hier dans la capitale malienne Bamako, sous la médiation des autorités algériennes, dans le cadre de la relance du processus de paix, à l’arrêt depuis environ un an et demi (2007-début 2009).
L’ancien ambassadeur d’Algérie au Mali, Abdelkrim Ghraïeb, était présent à cette réunion qui a regroupé les signataires de l’accord de paix d’Alger en 2006, entre autres le ministre malien de l’Administration territoriale, le général Kafougouna Koné, et des représentants de l’ex-rébellion.
«Nous allons faire le point mais aussi annoncer des mesures pour faire avancer le processus», a affirmé une source proche du ministère malien de l’Administration territoriale, citée par l’AFP.
Parmi ces mesures figure l’installation dès la semaine prochaine d’une structure à Kidal qui sera chargée d’aider à la réinsertion socio-économique de plus de 10 000 jeunes des trois régions du nord du Mali.
Pour le démarrage du projet, un premier financement de plus d’un milliard de FCFA (1,5 million d’euros) a été déjà réalisé par l’Algérie et le Mali.
Les difficultés rencontrées et le retard enregistré dans la mise en application des clauses de l’accord de paix d’Alger avaient créé la suspicion chez certains touareg maliens, les poussant à entrer en dissidence, ce qui a ralenti, pendant un an et demi, la poursuite de la mise en œuvre concrète du processus de paix.
Cette frange de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), dirigée par Ibrahim Ag Bahanga, avait en fait repris les armes avant d’être défaite par les forces gouvernementales.
Ag Bahanga est, depuis le début de l’année, réfugié en Libye. La réunion d’hier devait aussi aborder le sujet de la lutte anti-terroriste contre Al Qaïda dans cette région sahélo-saharienne.
Le déroulement de cette première réunion depuis des mois à Bamako est perçu comme un signe de détente entre les deux parties en conflit, bien que des sources locales affirment que des rencontres discrètes ont eu lieu à Bamako entre les autorités maliennes et d’ex-rebelles touareg.
Réunis au sein de l’ADC, les rebelles touareg avaient mené pendant des années une guerre contre les autorités maliennes qu’ils accusaient de délaisser les populations touareg du nord du pays.
Ce n’est que depuis trois ans que le bruait des armes a cessé pour laisser la place à la diplomatie et aux pourparlers qui se déroulent sous la médiation algérienne.
