Une déclaration emprunte d’espoir puis plus rien. Aucune nouvelle depuis près d’un mois des quatre membres de la mission consulaire algérienne à Gao toujours détenus otages. Sitôt confirmée la libération de 3 des 7 membres de la mission enlevés le 5 avril dernier, les affaires étrangères se sont murées dans un étrange silence.
Dimanche 15 juillet. Début de soirée. Dans la résidence El Mithak, à Alger, les journalistes, nombreux pour la circonstance, attendaient, la curiosité vive, les deux ministres des Affaires étrangères algérien et français, Mourad Medelci et Laurent Fabius, qui devaient animer conjointement une conférence de presse. Et pour cause, depuis quelques jours, les médias se relayaient pour annoncer, parfois sans s’encombrer du conditionnel prudentiel, la libération des membres de la mission consulaire algérienne enlevés à Gao, dans le nord du Mali, et faits otages par le Mouvement de l’unicité et du Djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). L’opportunité était offerte de poser la question à Mourad Medelci, dont le département n’avait pas jusque-là jugé nécessaire, sinon opportun de s’exprimer. Ce fut fait et la réponse du ministre était : «Nous avons tenu hier (la veille de la déclaration, ndlr), au siège du ministère, la 20e session du comité de crise, mis en place juste après l’enlèvement. Ce que je peux dire aujourd’hui, que je ne pouvais dire hier, c’est que 3 otages sont libérés et sont chez eux et que nous avons espoir de retrouver l’ensemble des otages. Je ne peux pas vous en dire plus.» Depuis, rien. Inexplicablement. Car même s’il y a lieu de retenir que la gestion d’un tel dossier requiert de la discrétion, comme aime à le répéter à chaque fois le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, mais pas au point de zapper totalement le sujet. «(…) nous avons espoir de retrouver l’ensemble des otages», rassurait Medelci. Mais alors qu’est-il advenu de cet espoir ? Aurait-il été contrarié par quelques impondérables survenus entre-temps ? Evidemment, toute tentative de réponse à cette question est risquée, tant est qu’on ignore tout de la manière dont ont été libérés à la mi-juillet dernier les 3 otages. Bien malin qui dira si la libération s’assimile à un geste de bonne volonté des ravisseurs, donc inconditionnelle, ou est alors le fruit de négociations entre les deux parties, directes ou par intermédiation. En l’absence d’informations officielles à ce sujet, c’est la conjecture qui s’est chargée de combler le vide. Y compris celle qui s’est voulue soupçon de paiement de rançon aux ravisseurs. Une supposition osée même si l’Algérie est officiellement contre le paiement de rançons aux preneurs d’otages, à plus forte raison aux organisations terroristes. On ne peut cependant éviter que germe et grandit l’interrogation lorsque la communication officielle peine à être conséquente. D’ailleurs on ne sait toujours pas qui sont les 3 otages déjà libérés. Le consul est-il parmi eux ? Comme on ne sait pas ce qu’il est advenu de leurs quatre infortunés collègues. Se portent- ils bien ?
S. A. I.