Mali, Niger, Mauritanie et Algérie prêts pour la lutte anti-Aqmi

Mali, Niger, Mauritanie et Algérie prêts pour la lutte anti-Aqmi

Le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie sont prêts à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui menace la sécurité au Sahel, mais ils ne feront pas de leur région une zone de guerre, ont affirmé vendredi à Bamako leurs ministres des Affaires étrangères.

« Nous sommes prêts pour ce combat, pour cette lutte contre Al-Qaïda », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, à l’issue d’une réunion avec ses homologues nigérien, mauritanien et algérien sur le « terrorisme et la criminalité transnationale » au Sahel.

Les quatre pays ont un état-major opérationnel conjoint (Cémoc), basé à Alger, qui « a clairement identifié la contribution de chaque Etat en terme de forces terrestres et aériennes », a-t-il dit.

Mais, selon lui, ils n’ont pas l’intention de transformer « le Sahel en zone de guerre comme en Afghanistan où on voit des soldats en train de patrouiller avec des dizaines de kilogrammes d’armes sur le dos ».

« Nous, nous voulons faire des actions durables et faire du Sahara une zone de stabilité en matière d’actions, de coopération militaire », a-t-il ajouté.

Les ministres, dont le Nigérien Bazoum Mohamed, ont estimé que d’autres pays devraient être associés à la lutte anti-Aqmi pour qu’elle soit plus efficace, comme la Tunisie, le Maroc.

Leurs discussions ont également porté sur les répercussions pour la région du conflit en Libye, « avec des armes de guerre qui tombent entre les mains d’Al-Qaïda », selon M. Maïga.

A l’ouverture des travaux, il avait affirmé que les quatre pays devraient « former et mobiliser dans les dix-huit prochains mois des effectifs de 25.000 à 75.000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale ».

« Les défis qui nous interpellent nous imposent une planification de plus en plus pointue et une coordination plus efficace de nos actions » avait estimé le ministre algérien des Affaires maghrébines et africaines, Abdel Kader Messahel, ajoutant: « il nous incombe d’évaluer les développements dangereux et la nouvelle dimension que prend la menace terroriste et ses connexions multiples ».

Aqmi, qui a ses racines en Algérie, dispose de plusieurs bases au Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier), commettant des attentats, procédant à des enlèvements, essentiellement d’Occidentaux, et se livrant à divers trafics.

La branche maghrébine d’Al-Qaïda retient toujours en otage, depuis la mi-septembre 2010, quatre Français enlevés dans le nord du Niger, ainsi qu’une Italienne enlevée le 2 février dans le sud de l’Algérie.