Le Conseil de sécurité devrait adopter jeudi une résolution qui soutient les efforts des organisations régionales pour régler la crise au Mali mais ne leur donne pas encore de mandat de l’ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles du Nord.
La résolution, dont l’AFP a obtenu des extraits, avertit aussi les islamistes qui ont détruit des mausolées musulmans à Tombouctou qu’ils pourraient être traînés devant la Cour pénale internationale (CPI). Le texte souligne que de telles attaques contre le patrimoine culturel ou religieux peuvent être considérées comme des violations des lois internationales, aux termes du Statut de Rome qui a créé la CPI.
Le document appelle ainsi les parties au Mali à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la préservation du patrimoine national.
La résolution ne donne cependant pas encore d’autorisation pour la force africaine, explique un diplomate. L’autorisation sera donnée quand on en saura plus sur quel mandat et quelles forces. Là-dessus le dialogue est toujours en cours. Le Conseil de sécurité de l’ONU a besoin d’options précises et d’un schéma opérationnel avant de donner son feu vert, a-t-il ajouté.
En attendant, cette résolution est une étape importante dans notre soutien à l’action régionale de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et de l’Union africaine, a-t-il estimé. Le texte demande aussi aux autorités de transition à Bamako d’entreprendre des réformes, et à la junte d’accélérer la transition pour restaurer l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré.
Il appelle en outre les rebelles touareg qui tiennent le nord du Mali à se dissocier des groupes extrémistes présents dans la région comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Selon un autre diplomate, il s’agit d’un message ferme pour avertir ceux qui s’associeront avec l’Aqmi qu’ils pourront faire l’objet des sanctions prévues par l’ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaïda.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré mardi avoir bon espoir que cette résolution soit prochainement adoptée. Une première mouture du texte avait été jugée pas assez précise pour certains, avait-il expliqué.
La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel d’une force au Mali, dont l’effectif est actuellement fixé à quelque 3.300 hommes. Ses dirigeants avaient appelé vendredi dernier le Conseil de sécurité à accélérer l’adoption d’une résolution autorisant le déploiement de ses troupes contre les groupes armés qui contrôlent le nord du Mali.
Le mois dernier, le Conseil s’était abstenu par deux fois d’apporter son soutien au projet de force d’intervention, le jugeant notamment trop imprécis. Dans une déclaration publiée à la mi-juin, les 15 pays membres du Conseil avaient simplement dit être prêts à étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé.
AFP