L’élection présidentielle au Mali se tiendra-t-elle en juillet prochain comme le proclament les responsables de ce pays ? Tout porte à croire au retour à la normale dans un pays marqué par la reconquête du nord débarrassé des tentacules terroristes.
M ettre au point les préparatifs pour l’organisation de l’élection présidentielle, prévue pour juillet prochain, et évaluer la sécurité dans le nord du Mali : tel est l’ordre du jour de la quatrième réunion internationale du groupe de suivi et de soutien au Mali qui s’est tenue, vendredi à Bamako, avec la participation des organisations membres, comme l’ONU, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao). Les responsables politiques maliens veulent faire vite et bien, en dépit de certains doutes exprimés par quelques participants au sujet timing du scrutin qu’ils jugent plus ou moins hâtif.
« La tenue de l’élection (présidentielle) permettra de donner à ce pays un président élu. L’élection présidentielle est planifiée pour juillet prochain. C’est un défi colossal. Le gouvernement malien le sait », a déclaré le président intérimaire malien, Dioncounda Traoré. Présent à la rencontre, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, s’est voulu mesuré par rapport à la date butoir.
« Il faut prendre en considération le volume de travail nécessaire pour respecter l’échéance du mois de juillet », a-t-il affirmé. Toujours est-il, les Nations unies intensifieront, selon lui, leurs efforts afin d’appuyer les préparatifs pour la tenue d’élections « libres, justes, transparentes et crédibles qui répondent aux normes internationales ». Sur ce, il a appelé la communauté internationale à s’impliquer et à fournir, en temps voulu, un appui financier et logistique aux élections.
M. Feltman a particulièrement insisté sur les défis politiques qui sont à l’origine de la crise que traverse le pays nécessitant une attention accrue. Très soucieuse du parachèvement pacifique du processus politique, l’ONU plaide pour des efforts supplémentaires afin de s’assurer que cette entreprise politique, « essentielle pour la stabilité à court et à long terme du Mali », ne soit pas éclipsée par les opérations militaires en cours et qui sont tout aussi essentielles. Parmi les autres préoccupations : la situation critique des réfugiés.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a averti contre un manque « cruel » de fonds pour l’aide humanitaire pour les populations maliennes. Son représentant à la réunion, a renouvelé l’appel dans l’espoir de réunir 144 millions de dollars pour répondre aux besoins de dizaines de milliers de réfugiés et de près de 300.000 déplacés. Cette quatrième rencontre s’est tenue alors que le Parlement français doit se prononcer, demain, sur la prolongation de l’opération militaire française au Mali, dont le dispositif est peu à peu allégé, quatre mois après le lancement de l’opération militaire. Le vote des parlementaires ne devrait pas réserver de surprise, députés et sénateurs ayant jusqu’à présent soutenu massivement l’intervention. Après le « démantèlement » des réseaux terroristes par les forces françaises, le processus de réconciliation malien et l’avenir politique du pays, clé d’une stabilisation de la région, devraient être au cœur des débats au sein des deux chambres parlementaires.
Amine G.