De violents combats opposent depuis trois jours les forces armées françaises, tchadiennes et des terroristes d’Aqmi au lieu dit «l’Adrar des Ifoghas » situé à 40 km environ des frontières algériennes sud. Selon un dernier bilan, au moins 65 morts dont l’émir Abou Zeid auraient été abattus alors que plusieurs autres ont été blessés et furent prisonniers. Du côté des forces tchadiennes 13 soldats auraient trouvé la mort dans ces combats.
Des sources contradictoires rapportent que l’émir d’Aqmi a été tué à la suite des frappes de l’aviation française alors que d’autres indiquent que ce sont les militaires tchadiens qui ont abattu le sanguinaire terroriste.
Si pour l’instant la France ne confirme pas la mort d’Abou Zeid, des prélèvements auraient été envoyés en Algérie pour des test «ADN». Lors des funérailles organisées aux 25 soldats tués par les terroristes, le président tchadien a déclaré que ce sont les forces de son pays qui ont abattu l’émir d’Aqmi.
Mohamed Ghdiri, alias Abdelhamid Abou Zeid, le chef terroriste d’Aqmi est à l’origine de plusieurs enlèvements d’étrangers et a dirigé plusieurs opérations terroristes. L’information rapportant la mort d’Abou Zeid, l’un des principaux leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique a été annoncée par plusieurs sources. Les informations se basent notamment sur une «source fiable proche des opérations militaires en cours dans le nord du Mali».
Pour l’instant, ni la France, ni l’Algérie et non plus le Mali n’avaient cependant confirmé la nouvelle officiellement. Paris attendrait le résultat de tests ADN avant de se prononcer. Pour l’instant il n’y a pas de confirmation officielle de la mort d’Abou Zeid, a déclaré ce matin la porte-parole du gouvernement français. L’annonce de sa mort «est à prendre au conditionnel », ajoute Najat Vallaud-Belkacem à propos du chef jihadiste du nord du Mali.
Les Français sont en train de faire des vérifications sur un corps qui aurait être celui de l’un des chefs d’Aqmi. Selon une source proche des services de renseignement à Paris, les soldats français qui opèrent dans le massif des Ifoghas, au nord-est du Mali, se sont violemment affrontés cette semaine à un groupe de djihadistes qui tentaient de décrocher. Parmi les djihadistes tués, les Français ont remarqué le corps d’un homme qui ressemblait à Abou Zeid. Ils ont fait alors un prélèvement ADN sur le cadavre.
Puis, selon des informations médiatiques, ce prélèvement a été envoyé dans le plus grand secret à Alger, afin que les autorités algériennes puissent faire des recoupements avec l’ADN de plusieurs membres de la famille d’Abou Zeid, qui est originaire de la province d’Illizi, près de la frontière libyenne.
Et c’est la raison pour laquelle le gouvernement français dit que la mort d’Abou Zeid «est à prendre au conditionnel». Ces derniers jours, de durs combats ont eu lieu dans le massif du Tirghaghar.
C’est là, dans ce massif montagneux au nord de Kidal, que de nombreux djihadistes ont trouvé refuge, selon des sources militaires françaises. Les soldats tchadiens qui coopérent avec les Français sur ce terrain difficile assurent que plusieurs dizaines d’islamistes ont été tués. Abdelhamid Abou Zeid né Mohammed Ghdiri, est un Algérien et l’un des chefs d’Al- Qaida. Membre du Front islamique du salut dissous, Abou Zeid est né en 1965 dans la région de Debdab dans la wilaya d’Illizi.
Il rejoint la nébuleuse organisation terroriste du GIA puis du GSPC avant que cette dernière ne change d’appellation pour redevenir Al-Qaïda (Aqmi au Maghreb islamique) en 2007. Hier, le président tchadien qui a participé aux funérailles des 25 soldats tués par les terroristes a déclaré que le chef d’Aqmi a été bel et bien abattu par ses forces. Les Etats-Unis d’Amérique jugent crédible la mort de l’émir d’Abou Zeïd.
Moncef Rédha