Mali: les autorités de Bamako se réinstallent à Kidal, le gouverneur de retour

Mali: les autorités de Bamako se réinstallent à Kidal, le gouverneur de retour

Le gouverneur nommé par l’Etat malien pour la région de Kidal (Nord-est) a annoncé mercredi avoir rejoint son poste.

« Je suis bien arrivé à Kidal. Tout se passe bien pour le moment », a déclaré à la presse le gouverneur, Sidi Mohamed Ag Icharach.

« On peut effectivement dire que c’est un début de retour de l’Etat sur place », a ajouté M. Ag Icharach, venu de Bamako, à plus de 1.500 km de Kidal.

L’Etat malien n’y avait pas de représentant depuis mai 2014, lorsque des combats qui ont éclaté au cours d’une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, s’étaient soldés par une lourde défaite de l’armée face aux ex-rebelles de la CMA.

Nommé en juin, puis dépêché à Kidal pour une campagne de sensibilisation, le gouverneur Ag Icharach s’était vu interdir l’accès de la ville depuis deux mois par la CMA. Il a pu enfin gagner son poste après l’annonce de la signature mardi d’une trêve entre groupes armés.

« La Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a joué un grand rôle » pour aboutir à cette trêve, a affirmé à Almou Ag Mohamed, chargé de communication de la CMA.

L’information a été confirmée de source proche du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), un mouvement pro-gouvernemental rival de la CMA.

« Le Gatia et la CMA ont engagé des discussions dans la localité d’Anéfis, au Sud de Kidal, et sont tombés d’accord sur une trêve sur le terrain, marquée notamment par le gel des positions », a précisé la MINUSMA, ajoutant que « les deux parties ont accepté de ne pas faire usage de leurs armes ».

Malgré un accord de paix signé en mai-juin 2015, les combats avaient repris ces dernières semaines entre les groupes armés pro-gouvernementaux, réunis au sein de la « Plateforme », dont fait partie le Gatia, et les groupes de la CMA.

Depuis deux ans, plusieurs trêves ont été annoncées puis rapidement rompues.

Le Nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, en grande partie été chassés en 2013 par une intervention militaire internationale qui se poursuit encore actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.