Le parti du Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, et ses alliés ont obtenu la majorité absolue aux élections législatives au Mali dont le second tour s’est déroulé dimanche, selon les résultats officiels provisoires officiels publiés hier soir.
Ces résultats provisoires annoncés par le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, doivent encore être confirmés et validés par la Cour constitutionnelle avant que la nouvelle Assemblée nationale n’entre en fonction. L’ensemble des scrutins que vient de connaître le Mali, scelle le retour à l’ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par le coup d’Etat qui avait précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes jihadistes.
Le second tour des législatives de dimanche s’était tenu sans ferveur au lendemain d’un attentat jihadiste qui a tué deux soldats sénégalais de l’ONU à Kidal (nord-est) et a blessé au moins sept autres Casques bleus ainsi que des soldats maliens.
Sur les 147 sièges que compte l’Assemblée nationale, le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), en obtient près de 60 et ses divers alliés dont l’un des principaux partis maliens, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), en obtiennent plus de 50, soit au total 115 sièges. L’Union pour la République et la démocratie (URD), le parti de Soumaïla Cissé, battu au second tour de la présidentielle du 11 août par Ibrahim Boubacar Keïta, aura entre 17 et 19 députés dans la nouvelle Assemblée et M. Cissé devrait devenir le chef de l’opposition parlementaire.
Le taux de participation a été de 37,2 %, en baisse par rapport au premier tour du 24 novembre (38,6 %). Avec près de 50 %, il avait été nettement plus élevé lors des deux tours de la présidentielle des 28 juillet et 11 août.
Les observateurs nationaux et internationaux qui ont assisté à l’ensemble du processus électoral depuis juillet, dont ceux de l’Union européenne (UE), ont estimé qu’il s’était déroulé dans la transparence et selon les normes internationales. Louis Michel, qui conduisait la mission des observateurs de l’UE, a estimé lundi, au lendemain du second tour des législatives, qu’il était «évident» qu’il «parachevait tout le processus de reconstruction institutionnelle qu’on imaginait difficile (…) après le drame que ce pays a connu». «Personne n’aurait pu croire qu’on pouvait organiser le retour à l’ordre constitutionnel et à l’Etat de droit aussi vite», avait-il ajouté, affirmant que le Mali avait «retrouvé les conditions démocratiques qui devront lui permettre de redémarrer pour s’occuper pleinement du développement, de l’éducation et de la réconciliation».
La communauté internationale a promis un montant de plus de trois milliards d’euros pour aider le Mali à se relever de près de deux ans de conflits qui ont ruiné son économie et attisé les divisions, en particulier entre les différentes communautés ethniques qui peuplent ce pays.