MALI, Le retrait de l’armée française prendra plusieurs mois

MALI, Le retrait de l’armée française prendra plusieurs mois

Les forces françaises, en opération au Mali depuis le 11 janvier dernier, mettraient plusieurs mois, à compter d’avril prochain, pour regagner leurs casernes dans l’Hexagone. L’annonce est du ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, en déplacement jeudi et vendredi au Mali, dans le nord notamment où il est allé encourager les contingents français engagés, dans les monts d’Ifoghas, dans un quasi corps à corps avec les terroristes.

Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir) – L’opération Serval est loin d’être une intervention éclair. Elle se poursuivra encore durant plusieurs mois. Les forces françaises, qui devaient initialement se suffire de repousser l’avancée des islamistes vers le centre du Mali, n’entendent pas passer tout de suite le relais aux forces ouest-africaines, mobilisées depuis des mois dans le cadre de la Misma. Si leur retrait pourrait débuter en avril, il ne sera cependant pas brutal. Sur Europe 1, Jean-Yves Le Drian a, en effet, déclaré que «nous pensons que l’horizon d’avril est de l’ordre du possible et du probable et c’est progressivement que nos forces seront remplacées par les forces africaines. Le retrait sera étalé sur plusieurs mois, il commencera en avril mais ce ne sera pas un retrait brutal». Le ministre français de la Défense a reconnu que la libération totale du territoire malien de l’emprise des terroristes islamistes prendra encore du temps.

Difficile conquête de l’Ifoghas

Les forces françaises, épaulées par les troupes tchadiennes et maliennes, essuient une résistance farouche dans l’Adrar d’Ifoghas où elles ont engagé depuis quelques jours des combats quasi en corps à corps avec les groupes terroristes. Même si des résultats probants ont été enregistrés, la bataille d’Ifoghas n’est pas près de connaître un épilogue. «Jusqu’à présent, la qualité nos forces et leur détermination, leur sang-froid ont permis de mener une offensive très positive, bien engagée, mais il reste les deux poches de la fin, qui sont autour du nord-est du Mali et la sécurisation de région de Gao», a souligné Le Drian, ajoutant : «Nous sommes en bonne voie mais tant que l’ensemble de la libération du territoire n’est pas terminée, je reste prudent.»

L’élimination de Belmokhtar toujours pas confirmée

Le ministre français de la Défense n’a pas pu confirmer la mort de Mokhtar Belmokhatar, ni celle d’Abou Zeid, annoncées pourtant avec insistance par l’armée tchadienne. Au courant de la semaine passée, les forces françaises et tchadiennes étaient parvenues à éliminer une quinzaine de terroristes et faire une demi-dizaine de prisonniers. Parmi ces derniers, un Français qui était hier en voie d’extradition vers la France. Selon des informations distillées depuis le Mali, parmi ces prisonniers figureraient aussi un Tunisien et un Marocain. Le jeune Franco-malien, Ibrahim Aziz Ouattara, est soupçonné d’avoir cherché à rejoindre des groupes terroristes opérant dans la région. Par ailleurs, une trentaine de soldats français, victimes de coup de chaleur ou blessés dans les combats, ont été rapatriés jeudi soir en France. Selon l’état-major des armées, les forces françaises ont eu au moins une dizaine de soldats blessés depuis le début des combats dans l’Adrar d’Ifoghas. En deux mois, quatre soldats français ont été tués au Mali. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les groupes islamistes ont assassiné quatre civils dans la région de Tombouctou, a rapporté l’AFP, citant des sources concordantes.

S. A. I.