Mali, Le MNLA refuse tout fanatisme religieux

Mali, Le MNLA refuse tout fanatisme religieux
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La rébellion targuie du MNLA a réitéré, hier, samedi, son refus de l’application de la charia dans le nord du Mali, exigée par Ansar Dine.

«Accepter qu’une quelconque parcelle de l’Azawad (région nord du Mali, ndlr) soit islamique, c’est accepter le terreau du terrorisme», a déclaré à l’AFP Ibrahim Ag Assaleh, un haut responsable du Mouvement national de libération de l’Azawad présent à Ouagadougou, refusant tout «fanatisme religieux».

«Toute revendication religieuse ne nous engage pas», a-t-il insisté, rappelant que «l’Etat malien est laïque». Dans un document remis cette semaine au Président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise au Mali, Ansar Dine, groupe surtout composé de Touareg maliens, a durci ses positions : il réclame l’autonomie et la loi islamique pour le Nord, au sein d’un Etat malien proclamé «islamique». Interrogé sur cette revendication d’autonomie, M. Assaleh a déclaré que son mouvement «s’abstient», lui, de parler «d’autonomie, de statut particulier, de fédération, de statut de décentralisation». «Tout cela sera discuté autour de la table de négociations», a-t-il expliqué. Des discussions entre le gouvernement malien, Ansar Dine et le MNLA sont prévues le 10 janvier à Ouagadougou autour du Président Compaoré. Rébellion laïque, le MNLA a renoncé à sa revendication d’indépendance du nord du Mali, d’où il a été évincé depuis juin 2012 par Ansar Dine et les jihadistes d’Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ces groupes islamistes y appliquent la charia, au nom de laquelle ils commettent de nombreuses exactions. Il convient de rappeler par ailleurs que Ansar Dine, a décidé de retirer l’offre de cessation des hostilités faite en décembre à Alger. Dans un communiqué, son chef, Iyad Ag Ghaly, avait accusé le gouvernement malien «de mépriser cette offre à laquelle il n’a jamais répondu positivement», alors que cette proposition a été «arrachée» par des intermédiaires au terme de «rudes négociations». Selon lui, Bamako «mène une campagne sans précédent» et «recrute des mercenaires» pour écraser les populations du nord du Mali, dans une allusion à l’intervention militaire en préparation. A noter dans ce sillage que le 20 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d’une force armée internationale au Mali pour déloger les islamistes armés, sans préciser de calendrier. L’ONU a toutefois indiqué que ce déploiement était programmé par étapes, et a appelé les autorités maliennes au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du Mali.

R. I. / Agences