«Les gens d’Aqmi ont mis la main sur notre dépôt souterrain d’armes et de munitions de Gao. C’est un dépôt très important qui appartenait à l’armée régulière malienne», a déclaré une source sécuritaire malienne.
Le mouvement Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) s’est emparé cette semaine de cet important dépôt qui avait été créé «dans la perspective d’une longue et difficile guerre», a encore expliqué cette source, sans plus de détails sur cet arsenal. Une source sécuritaire régionale a également confirmé cette information.
«C’est vraiment impressionnant ce qu’Aqmi a trouvé dans ce dépôt souterrain. Ca va renforcer leur force de frappe», a-t-elle affirmé. Les jihadistes d’Aqmi sont pour l’heure les plus forts: «Aqmi est aujourd’hui plus armé que les armées du Mali et du Burkina réunies», affirme Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA. Le groupe s’est doté déjà d’armes lourdes rapportées de Libye. Le président tchadien Idriss Deby avait affirmé que «les islamistes d’al-Qaîda ont profité du pillage des arsenaux en zone rebelle pour s’approvisionner en armes, y compris des missiles sol-air». Plusieurs sources nigérienne et malienne ont confirmé que des armes libyennes sont tombées aux mains d’al-Qaïda au Maghreb islamique. Mais ces sources vont plus loin et affirment que les combattants d’al-Qaïda ont pu transférer une partie de ces armes dans le Sahel. Dans l’arsenal de guerre tombé aux mains d’Aqmi, d’après certaines sources, on compte notamment des missiles Sa-7, des lance-roquettes et de nombreux véhicules militaires de transport. Dès la fin février et le soulèvement de Benghazi, de grandes quantités d’armes ont été prélevées des casernes et des dépôts de munitions où elles étaient stockées. Le 24 février, des photos d’agences montraient comment des caisses entières de cartouches et d’obus avaient été récupérées par les insurgés. Des lance-roquettes RPG neufs, certaines roquettes encore dans leurs emballages. Il faut rappeler, pare ailleurs, qu’une fusion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg, et du groupe islamiste Ansar Dine a été annoncée. Cette «alliance contre-nature» «ne favorisera qu’Aqmi», s’est indigné Malaïnine Ould Badi, un responsable de la communauté arabe du Nord malien. «A cette allure, demain, c’est Aqmi qui va nommer le préfet ou le gouverneur de Gao», proteste Mohamed Maïga, un représentant des autochtones songhaï de cette ville.
R .I. /AFP