Mali : Le Conseil de sécurité de l’Onu a tenu une réunion

Mali : Le Conseil de sécurité de l’Onu a tenu une réunion
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Le responsable des questions politiques aux Nations unies, l’américain Jeffrey Feltman, a plaidé jeudi lors d’une réunion à huis-clos du Conseil de sécurité pour l’octroi d’une aide internationale d’urgence au Mali pour aider le pays à récupérer le nord du pays aux mains des islamistes.

Le Mali est plongé dans le chaos depuis le renversement de son président en mars par des militaires. Dans un premier temps, les rebelles touaregs ont profité de ce vide pour s’emparer des deux tiers du pays. Mais les extrémistes islamistes, certains alliés à Al Qaïda, ont confisqué la révolte à leur profit dans le Nord.

Jeffrey Feltman a dit aux 15 membres du Conseil de sécurité que la situation dans le nord du Mali continuait à se détériorer et constituait “une véritable menace” pour la paix et la sécurité dans la région et que la communauté internationale devait parler d’une seule voix, ont raconté des diplomates présents à la réunion.

La communauté économiques des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui est par le passé intervenue militairement dans les conflits au Liberia et en Sierra Leone, a mis au point un projet d’intervention en trois étapes pour aider l’armée malienne à reconquérir le nord du pays. Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a demandé au Conseil de sécurité d’autoriser cette force.

“Le Mali apprécierait la présence immédiate d’une telle force pour soutenir la défense et les forces de sécurité maliennes dans l’exercice de leurs missions souveraines de reprise du contrôle, de préservation de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et des biens”, a déclaré Dioncounda Traoré dans une lettre publiée jeudi.

L’Union africaine a demandé en juin au Conseil de sécurité de soutenir une intervention militaire au Mali, mais le Conseil a répondu qu’il devait d’abord pouvoir établir clairement les buts d’une telle opération et la façon dont elle devait être menée.

Jeudi, un diplomate occidental, a déclaré que le Conseil ne disposait toujours pas de suffisamment de détails pour agir.

“Il est difficile pour le Conseil de sécurité d’autoriser une intervention militaire si nous n’avons pas la notion de ce que cela veut dire ni de qui va le faire et quel est le but”, a déclaré ce diplomate sous le sceau de l’anonymat.

L’Algérie, pays voisin du Mali, est opposé à toute intervention militaire, a ajouté le diplomate parce qu’Alger craint qu’Al Qaïda ne quitte le Nord malien pour l’Algérie.

En outre, l’Union africaine n’est pas non plus unie sur le sujet, fait valoir le secrétaire général adjoint de l’Onu, Jan Eliasson. “La situation n’est pas très claire”, a-t-il dit.

Le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Gérard Araud, a déclaré jeudi qu’il s’apprêtait à faire circuler un projet de résolution pour faire avancer les choses. Le texte n’autorisera pas une intervention militaire par une force internationale, mais fixera plutôt une date limite à la Cédéao et à l’Union africaine pour qu’elles fournissent des détails de l’opération au Conseil de sécurité.

“Nous avons besoin dès que possible d’un concept d’opération accepté par le Mali et par les membres de la Cédéao”, a déclaré l’ambassadeur en soulignant les “divisions” et les “désaccords” sur le dossier.

Les représentants de l’Union africaine, de la Cédéao, des Nations unies et d’autres doivent se réunir à Bamako le 19 octobre, a indiqué Gérard Araud. A la suite de quoi le Conseil de sécurité pourrait être à même d’autoriser une intervention militaire.