MALI ,L’Africom pour une solution politique

MALI ,L’Africom pour une solution politique

Les États-Unis ne sont pas favorables à une intervention militaire au Mali. Cette position a été exprimée par le commandant de l’Africom, le général Carter Ham, après une entrevue avec le président burkinabé, Balise Compaoré, médiateur de la Cédéao à Ouagadougou.

Pour l’officier américain, la solution ne peut pas être uniquement militaire. Manière diplomatique de rejeter cette option défendue mordicus par la Cédéao et la France mais dont les contours restent flous.

“Mon point de vue est qu’il ne s’agit pas d’avoir une solution uniquement militaire au nord Mali”, a déclaré le patron de l’Africom laissant sous-entendre une large marge pour une solution politique. Solution politique préconisée par l’Algérie et les pays du champ qui ont exploré différentes pistes et dont la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères a esquissé une solution politique de sortie de crise.

Même tonalité du côté de l’Union africaine qui privilégie l’issue politique alors que la Cédéao a cherché vainement une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour son intervention militaire.

Dans sa déclaration, le commandant de l’Africom accorde la priorité à la solution politique même si l’option militaire s’impose, celle-ci “doit être également accompagnée par un rôle politique”. Cela en réponse à l’insistance des pays membres de la Cédéao qui considèrent l’intervention militaire comme unique solution. La seule garantie qu’ils offrent est la possibilité de mobiliser une force de 3 300 soldats.

Mais sans aucune autre précision. Dans la réalité, même cette garantie est battue en brèche par la défection du Sénégal qui refuse de fournir des soldats et le dilemme nigérian qui ne peut lui aussi mettre ses soldats à la disposition de la Cédéao, deux fournisseurs majeurs des forces d’interposition de l’UA. La France qui soutient le “plan” de la Cédéao ne veut pas non plus s’impliquer directement dans cette force. Ce qui ressemble à une demande de sous-traitance. D’où ses divergences avec les pays du champ et les États-Unis qui ne veulent pas s’aventurer dans une nouvelle

guerre.

Fort de leur expérience en Afghanistan et en Irak, les États-Unis ne voudraient pas ouvrir un autre front avec l’engagement d’une importante force militaire.

Les États-Unis n’ont, par ailleurs, pas d’intérêts “immédiats” dans la sous-région sahélo-sahélienne même si la présence des groupes terroristes liés à Al-Qaïda représente une sérieuse menace pour ses intérêts dans le continent. D’où cette perception américaine de la situation sous un autre angle et qui rejoint sur plusieurs points la position d’Alger.

“Les défis qui se posent au Mali doivent être d’abord résolus au plan politique, tout en prenant en compte l’aspect humanitaire”, a dit le chef de l’Africom qui a rappelé, selon l’APS, les efforts de la communauté internationale pour trouver “une solution pacifique, une solution négociée au Mali”.

Même le ministre de la Défense malien est sceptique sur l’option de la Cédéao.

Il a affirmé lors de l’ouverture, à Bamako, de la réunion des chefs d’état-major de la Cédéao, que très peu de choses ont été faites au sujet de cette force destinée à “nettoyer” le nord du pay