Mali ,La situation s’enlise au Nord

Mali ,La situation s’enlise au Nord
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Les islamistes ont poursuivi la destruction de bâtiments religieux musulmans à Tombouctou et posé des mines autour de la ville de Gao pour se protéger d’éventuelles attaques.

A Tombouctou (nord-ouest), après avoir démoli pendant le week-end sept des seize mausolées de saints musulmans, les islamistes du groupe armé Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam) ont franchi une étape supplémentaire en brisant la porte d’entrée d’une des trois plus grandes mosquées de la ville.

Moins d’une semaine après de violents combats (au moins 35 morts) le 27 juin à Gao (nord-est) avec la rébellion targuie du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), forcée d’abandonner la ville, les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont disposé des mines aux alentours de Gao pour, selon le MNLA, empêcher une contre-offensive de sa part. Ansar Dine et le Mujao, qui contrôlent désormais les trois grandes villes et régions administratives du nord du Mali -Tombouctou, Gao et Kidal (extrême nord-est)- sont alliés à Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), présente dans la région depuis plusieurs années. «Aqmi et Mujao, qui contrôlent Gao, ont miné les alentours de la ville. Beaucoup de gens cherchent à fuir, à prendre des bus pour gagner Bamako, mais les islamistes les empêchent de quitter la ville», a déclaré Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA basé à Paris. Le ministre malien des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, a affirmé à l’AFP que le Mali fera tout pour récupérer ses territoires occupés dans le Nord, que des indépendantistes et islamistes ont proclamés indépendants. «Nous ferons tout pour récupérer notre territoire», a-t-il déclaré, hier, à l’issue d’une visite de deux jours à Alger où il a eu des entretiens avec les autorités algériennes dont le bilan est «positif». «Tout ce qui peut être fait dans le sens pour nous d’une reconquête des territoires occupés, nous l’acceptons volontiers, que ces efforts viennent de l’Algérie ou, je ne sais pas, de la Suède ou de Monaco ou de la France, quand ces efforts vont dans ce sens-là, nous sommes d’accord», a-t-il déclaré. Interrogé plus précisément sur un possible engagement d’Alger dans l’option militaire, le ministre s’est refusé à toute réponse. Les deux pays ont «des liens très forts» et partagent «la même analyse de la situation», a-t-il dit. «Je ne peux pas tout vous dire, mais je peux vous dire que l’Algérie est prête à aider le Mali et à s’engager aux côtés du gouvernement.» L’Algérie est pour l’instant impliquée dans la recherche d’une «solution politique» que les deux parties croient toujours possible, a notamment rappelé hier, lundi, le ministre délégué algérien aux Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel. Cette démarche est «en bonne voie», a-t-il dit. Par ailleurs, un mini-sommet des chefs d’Etat ouest-africains avec des représentants de la classe politique et de la société civile du Mali aura lieu samedi à Ouagadougou, afin de mettre en place un «gouvernement d’union nationale» dans ce pays, a annoncé ce lundi la médiation. Ce mini-sommet doit réunir les dirigeants du Bénin, Niger, Nigeria, Togo, Liberia, Burkina Faso, ainsi que le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

R. I / Agences