Mali. La France ne reconnaît pas l’indépendance touareg

Mali. La France ne reconnaît pas l’indépendance touareg

Le Mali est désormais coupé en deux. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, vient en effet de proclamer  « l’indépendance de l’Azawad », le Nord du Mali, au lendemain de l’enlèvement de diplomates algériens par des islamistes. Une déclaration d’indépendance que n’a pas reconnue la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Sur la chaîne France 24, Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA a déclaré, en écho à un communiqué sur le site internet du mouvement: « Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour ». Il dit vouloir respecter « les frontières avec les Etats limitrophes » sahariens (Algérie, Mauritanie, Niger).

« L’Azawad », une région du Sahara grande comme la France et la Belgique réunies, est considérée comme le berceau naturel des Touareg.

Une déclaration d’indépendance que la France a rejetée dans la foulée. « La France est attachée à l’intégrité territoriale du Mali, il n’est pas question de remettre en cause la souveraineté de ce pays », a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, depuis Bordeaux.

La France appelle le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à plutôt « inscrire son action dans le cadre d’un dialogue politique respectueux de l’ordre constitutionnel malien et de l’unité du pays », selon les termes d’un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

« Nous ne pouvons pas accepter la déclaration unilatérale d’indépendance qui a été faite par l’un des mouvements qui anime aujourd’hui ce qui se passe dans le Nord du Mali, le MNLA », a ajouté Alain Juppé, lors d’une conférence de presse.

S’adressant à « ce mouvement (qui) a décrété un cessez le feu », le maire de Bordeaux a tenu à lui indiquer « que la question touareg ne peut être réglée que dans le cadre d’un dialogue avec les autorités de Bamako ».

Le MNLA, mouvement laïc, ne contrôle cependant pas tout le Nord-Mali. La ville de Tombouctou est aux mains d’un mouvement islamiste touareg, Ansar Dine, qui est opposé à l’indépendance, veut l’instauration d’un Etat islamique auMali et a des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).