Attention, les fleurs ne sont pas éternelles et ne doivent pas faire oublier la réalité qui s’annonce très préoccupante. La France n’avait pas pensé que les armes françaises livrées aux rebelles libyens, en 2011, allaient se retourner contre elle, comme c’est le cas, actuellement, au Mali.
Ce qui devait être une intervention ponctuelle, comme annoncé, par Hollande, risque bien de s’éterniser. Les 2.500 soldats français n’ont pas suffi à repousser l’action bien déterminée et bien armée des terroristes. Les combats de vendredi, dans le Nord du Mali, ont tué 23 soldats tchadiens et 93 islamistes armés, a annoncé, dimanche, l’état-major tchadien, selon un bilan, revu à la hausse. Selon le commandant de la zone malienne de Gao, les islamistes ont la «capacité de destruction» d’une vraie armée.
Après ratissage, 93 djihadistes ont été tués, et six véhicules, détruits. L’armée tchadienne a enregistré la mort de 23 soldats et trois blessé, indique l’état-major, dans un communiqué, dans un bilan définitif de ces combats, qui ont eu lieu, dans le massif des Ifoghas, au Nord du Mali. Le colonel des forces maliennes, Laurent Mariko, commandant de la zone de Gao, a, par ailleurs, affirmé, dimanche, que les groupes islamistes du Nord du pays ont la «capacité de destruction» d’une véritable armée.
Il présentait à la presse des armements, notamment, lourds saisis, dans la région, depuis le 26 janvier. «En face, ça nous donne une idée d’une armée, en fait, des organisations, qui ont les capacités d’une armée, la capacité de destruction d’une armée», a-t-il déclaré. Selon lui, ces stocks (fusils d’assaut, mitrailleuses, lance-roquettes, obus, explosifs…), saisis par les forces françaises et maliennes, étaient «des stocks de l’armée malienne, mais aussi, de la gendarmerie sénégalaise ou d’autres pays limitrophes».
Parmi les armements exposés, des fusils d’assaut, dont des M-16 américains, des fusils à pompe, des fusils de tireur d’élite, de fabrication tchèque, un panier de roquettes, de fabrication russe, des lance-roquettes multiples, des obus de 155 mm. Des explosifs, avec leur détonateur, et de la grenaille, des uniformes de différents corps de l’armée malienne et des autocollants, avec des drapeaux des Emirats arabes unis, étaient, également, visibles. Gao, plus grande ville du Nord du Mali, à 1.200 km de Bamako, a été occupée, pendant neuf mois, en 2012, par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda. Elle a été reprise, par les armées française et malienne, le 26 janvier.
Depuis, elle a été le théâtre de violences, de la part de jihadistes, qui s’y sont infiltrés et y ont commis les premiers attentats-suicides de l’histoire du Mali. Sous-équipée, l’armée malienne a été mise à rude épreuve, en 2012, par les groupes armés, notamment, islamistes. Selon plusieurs sources concordantes, ces derniers se sont approvisionnés en armes lourdes, entre autres, en Libye, à la faveur de la chute de Mouammar Kadhafi – dirigeant libyen, déchu et tué, en 2011 – dont le régime possédait un arsenal important.
En avril 2012, la Rencontre africaine, pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), une ONG basée à Dakar, avait évoqué «des milliers de rebelles» ayant quitté la Libye, «avec 35.000 tonnes d’armements» et qui ont pu entrer, au Mali.
Riad in Réflexiondz