Après avoir “aidé” le peuple libyen, la France aujourd’hui s’affaire à “aider” le peuple malien. A croire que la destruction de la Libye qui a permis le passage d’un arsenal de guerre au Mali était justement destinée à aboutir à l’action “amicale” de l’armée française dans cet autre pays voisin de l’Algérie.
Mais devant l’insistance de l’Algérie sur la nécessité d’accorder plus d’importance au dialogue entre les autorités maliennes et les maliens touareg, la France se sentait obligée de manœuvrer de façon à ce qu’elle force la main au Conseil de sécurité de l’ONU, quitte à violer ses résolutions ou à jouer au yoyo avec les textes du “machin” new-yorkais.
En effet, La France a commencé par violer la résolution 2085 adoptée par le Conseil de sécurité qui imposait une intervention militaire par étapes.
Selon les termes de cette résolution, le gouvernement malien devait engager un dialogue politique avec les Touareg du Nord pour en finir avec la marginalisation et la pauvreté dont ils toujours été victimes. En parallèle, l’action militaire devait être préparée par une formation de l’armée malienne qui s’est avérée impuissante devant les groupes armés, notamment terroristes, qui occupent le nord du pays.
La préparation de l’intervention militaire devait durer plusieurs mois pour assurer son succès, comme l’ont affirmé plusieurs experts internationaux, mais il fallait compter sans l’esprit va-t-en guerre de la France qui a décidé de foncer, tête baissée, avec des arrières pensées géopolitiques qui en disent long sur la propension des puissances occidentales à piétiner le droit international quand il s’agit de défendre leurs intérêts les plus vils.
La Françafrique est morte ! Vive l’Afrifrance
La France a en outre violé la disposition de la résolution 2085 qui stipule clairement que l’action militaire devait être menée par les forces africaines sous l’égide de l’Union africaine ou la Cédéao. Cette texte de l’ONU qui a laissé la porte ouverte à un soutien logistique des pays non-africains, n’a pas prévu une intervention militaire française en première ligne. Cela même si le guerrier Hollande a trouvé en le béninois Thomas Boni Yayi, président en exerce de l’UA, un soutien inconditionnel qui est allé jusqu’à appeler à une participation de l’OTAN dans cette intervention militaire, outrepassant ainsi ses prérogatives et suggérant que la Françafrique, loin de disparaitre, n’avait fait que changer de nom et de visage. C’est l’Afrifrance, est-on tenté de dire.
Plus grave encore, le processus de dialogue que l’ONU a imposé aux autorités maliennes de transition vient d’être mis sous le coude, à la faveur de l’intervention militaire française dans ce pays. Fort d’un soutien aveugle de la France, le pouvoir de Bamako semble pressé de revenir à la case départ en ce qui concerne la population du nord qui subit, non seulement la dictature malienne depuis des décennies, mais aussi les groupes terroristes aujourd’hui. Même le médiateur burkinabè semble se jeter à l’eau en écartant l’option du dialogue politique en faveur de l’action armée.
Mais devant tant de violations du droit international, la France a trouvé la parade en invoquant l’article 51 de la charte des nations pour justifier le balayage subi par la résolution 2085. L’article 51 évoque le cas de pays agressés qui demandent de l’aide à d’autres pays, invoquant la légitime défense. La France se permet aujourd’hui de jouer au yoyo avec des chiffres et des textes numérotés du machin cher à De Gaulle pour faire passer la pilule à la communauté internationale.
Mais avec le soutien de certains dirigeants africains, trop occupés à trouver des solutions à leurs biens mal acquis en France (sic), La France de François Hollande, après celle de Nicolas Sarkozy, pourra toujours jouer au gangster en Afrique pour maintenir son influence sur ses anciennes colonies. Quitte à sacrifier des populations entières et les économies de tous les pays d’Afrique.