Mali : La balance est en train de pencher pour une intervention militaire

Mali : La balance est en train de pencher pour une intervention militaire
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Si ce n’est pas un double langage, c’est à tout le moins de la cacophonie s’agissant de la position américaine au sujet de la situation explosive qui prévaut actuellement au nord du Sahel.

Le général américain Carter F. Ham, commandant en chef  de l’Africom, lors de sa visite à Alger il y a deux semaines s’ était plutôt rangé du côté des pays qui préconisent une approche politique et diplomatique du problème du Sahel.

La position américaine exprimée par le général Ham constituait d’ailleurs un appui de taille pour la position de l’Algérie qui redoute une intervention militaire, pour les conséquences sécuritaires et humanitaires qu’elle pourrait créer au sud algérien.

Mais les propos du secrétaire d’Etat adjoint américain chargé de l’Europe, Philip Gordon dans le journal le Monde marquent une inflexion de la position américaine pour une intervention militaire même si ce n’est pas les troupes de l’US Army qui seront engagées sur le terrain.

Les Etats-Unis soutiendront la France si ce pays “décide qu’il est nécessaire d’intervenir militairement” au Mali, a-t-il affirmé sans toutefois préciser comment.

“Dans toutes les réunions, la France souligne l’importance du Sahel. A chaque fois, nous nous engageons à travailler avec elle”, déclare le responsable américain. “Nous soutenons la France et si elle décide qu’il est nécessaire d’intervenir militairement, elle peut compter sur le soutien des Etats-Unis”, ajoute le responsable américain.

Interrogé sur l’éventuelle aide militaire que fourniraient les Etats-Unis, Philip Gordon refuse d’”entrer dans les détails pour l’instant”. Mais visiblement l’attaque de Benghazi, le 11 septembre, qui s’était soldée par la mort de l’ambassadeur américain Chris Stevens, avec trois compatriotes y est pour beaucoup dans cette rectification de tir.

“L’attaque de Benghazi a rappelé que le terrorisme existe en Afrique du Nord et qu’il y a des liens avec l’instabilité au Maghreb et dans le Sahel”, insiste le responsable américain. Et le jour même, le président français François Hollande a réaffirmé la volonté de son pays de soutenir une intervention militaire africaine au Mali contre les groupes islamistes qui occupent le nord du pays.

Il s’agit “d’éradiquer le terrorisme”, “de mettre un terme à la division du Mali et de casser un processus fondé sur le trafic de drogue, d’armes, des êtres humains”, a-t-il dit. La France “est prête à appuyer sur le plan logistique, sur le plan politique, sur le plan matériel l’initiative qui serait prise par les Africains”.

Vraisemblablement, on s’achemine plus vers une intervention militaire, conduite par les pays de la CEDEAO, avec l’appui logistique des français et des américains qui n’est pas fait pour agréer l’Algérie au moment justement où Abdelkader Messahel a pris son bâton de pèlerin pour convaincre les pays du Champ de la nécessité d’une solution négociée.