Cissé a préféré éviter toute contestation de la légitimité de Keïta pour assurer le retour à la stabilité.
Le Mali va-t-il enfin se stabiliser ? Ibrahim Boubacar Keïta devrait être prochainement proclamé président du Mali après avoir reçu les félicitations de son adversaire, Soumaïla Cissé. Ce dernier a reconnu lundi sa défaite lors du scrutin présidentiel destiné à stabiliser le pays.
Des nĂ©gociations avec les Touaregs. Une fois que sa victoire sera officiellement confirmĂ©e, cet ancien Premier ministre de 68 ans entretenant une rĂ©putation d’homme Ă poigne aura notamment pour tâche prioritaire d’ouvrir des nĂ©gociations avec les Touaregs du nord du pays, dont le soulèvement en dĂ©but d’annĂ©e 2012 a menĂ© le Mali au bord de l’Ă©clatement.
L’absence de contestation de la part de SoumaĂŻla CissĂ© devrait lui confĂ©rer l’autoritĂ© suffisante pour engager ces discussions sur la prĂ©servation de l’unitĂ© du Mali, pour rĂ©former l’armĂ©e et pour s’attaquer Ă une corruption jugĂ©e endĂ©mique dans les cercles du pouvoir.
Ma famille & moi-même sommes partis chez M. Keita, futur président du Mali, le féliciter pour sa victoire. Que Dieu bénisse le Mali.
La voie du compromis. Quelques heures auparavant, cet ancien ministre des Finances originaire du nord du Mali dĂ©nonçait encore des fraudes Ă©lectorales au profit de son adversaire. Cette reconnaissance rapide de sa dĂ©faite devrait finalement empĂŞcher toute contestation de la lĂ©gitimitĂ© d’Ibrahim Boubacar KeĂŻta dans ses nouvelles fonctions de chef de l’Etat.
SoumaĂŻla CissĂ© a dĂ©cidĂ© de reconnaĂ®tre sa dĂ©faite dès lors qu’il est apparu Ă©vident qu’IBK Ă©tait en tĂŞte mĂŞme Ă Gao, la plus grande ville du nord du Mali, a dit un de ses porte-parole. MalgrĂ© quelques irrĂ©gularitĂ©s marginales, les observateurs maliens et internationaux ont saluĂ© le dĂ©roulement de l’Ă©lection.
La fin du coup d’état. Cette Ă©lection prĂ©sidentielle est censĂ©e refermer une parenthèse ouverte en mars 2012 par un coup d’Etat d’officiers subalternes mĂ©contents de l’incapacitĂ© du prĂ©sident de l’Ă©poque, Amadou Toumani TourĂ©, Ă mater une rĂ©bellion de Touaregs.
Ces derniers ont ensuite Ă©tĂ© Ă©vincĂ©s par leurs alliĂ©s islamistes, qui ont pris le contrĂ´le de la plus grande partie du nord du pays avant d’en ĂŞtre chassĂ©s par l’armĂ©e française, intervenue en janvier dernier pour les empĂŞcher de fondre sur Bamako.