Mali ,Envoi d’une force régionale : ça se précise

Mali ,Envoi d’une force régionale : ça se précise

Des chefs d’état-major d’Afrique de l’Ouest se sont réunis hier à Abidjan pour préparer l’envoi d’une force régionale au Mali, afin d’aider l’armée malienne à reconquérir le Nord contrôlé par des islamistes armés.

Réunis autour du chef de l’armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, des responsables militaires des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont examiné les conclusions d’une «mission d’évaluation technique» associant Cédéao, Union africaine (UA) et ONU, qui s’est rendue du 9 au 18 juillet à Bamako en vue d’arrêter les «modalités pratiques» du déploiement de cette force.

«la situation sécuritaire au Mali se dégrade chaque jour», a averti lors de la cérémonie d’ouverture le général Bakayoko, dont le pays préside actuellement la Cédéao. La Micema (Mission de la Cédéao au Mali) servirait à «aider et consolider» les institutions de transition à Bamako et à «soutenir et appuyer» l’armée malienne «en vue du rétablissement de l’intégrité du territoire malien», a-t-il réaffirmé. La réunion d’Abidjan, qui devait s’achever hier soir, se clôturera finalement ce jeudi. La Cédéao envisage d’envoyer une force régionale de quelque 3.300 hommes au Mali, mais attend un mandat de l’ONU et une demande formelle de Bamako et compte sur une aide extérieure, notamment logistique. Tombé fin mars aux mains de groupes armés, le nord du Mali est désormais contrôlé par des mouvements islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Évincée du nord du Mali par des groupes armés islamistes, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a exclu hier de participer au futur gouvernement malien d’union nationale, réclamé par l’Afrique de l’Ouest d’ici fin juillet. «Le MNLA ne participera à aucun gouvernement du Mali et nous n’avons pas l’intention d’aller à Bamako», a dit à l’AFP et RFI M. Moussa Ag Assarid, porte-parole du MNLA en France. Il a fait cette déclaration à l’issue d’une réunion qui a rassemblé mardi et mercredi à Ouagadougou, autour du leader du MNLA Bilal Ag Achérif, qui y est actuellement en convalescence, l’aile politique et militaire du MNLA ainsi que des cadres et membres de la société civile du nord du Mali. Le MNLA, mouvement indépendantiste et laïc, est prêt à des négociations avec Bamako, a cependant réaffirmé le porte-parole.

«Nous sommes prêts, avec la médiation (burkinabè), avec les différents pays facilitateurs qui nous accompagnent, à nous retrouver autour d’une même table avec les autorités légitimes du Mali», a-t-il souligné. M. Ag Assarid a également indiqué que le MNLA était disposé à combattre «les groupes terroristes» aux côtés des troupes que la Cédéao envisage d’envoyer au Mali. «La Cédéao est bienvenue avec nous pour combattre le terrorisme si elle le souhaite. Mais nous ne combattrons pas aux côtés des troupes maliennes», a-t-il précisé. Après avoir lancé l’offensive en janvier, le MNLA a été évincé du nord du Mali par des mouvements islamistes alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui désormais occupent totalement la région.

R. I. / Agences