MALI ,Des universitaires préviennent du pire

MALI ,Des universitaires préviennent du pire
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Dans une conférence intitulée «les dynamiques crisogènes au Sahel», donnée hier à la Faculté des sciences politiques d’Alger, le conseiller du président de la République, M. Kamel Abderezak Bara, a estimé que la «guerre au Mali peut déboucher sur un chaos» et que la menace de voir l’«Etat malien déstructuré, la région militarisée et le conflit ethnicisé» n’est pas à exclure.

M. Bara est surtout revenu sur les causes ayant induit à l’internationalisation du conflit. En l’occurrence, le terrorisme, le narcotrafic, les répercussions de la crise libyenne et les conditions humanitaires devenues plus qu’inquiétantes suite aux hostilités entre les différents antagonistes. «Au-delà des clivages ethniques, la pauvreté est le point commun des populations de la région. Un fait qui a facilité aux groupes terroristes de recruter de nouveaux éléments. La région est ainsi devenue un sanctuaire des terroristes et un nouveau pôle du crime organisé. C’est la nouvelle route du cannabis marocaine, de la cocaïne latino-américaine et des amphétamines nigérianes. L’effondrement de l’Etat libyen après l’intervention de l’OTAN et le retour des Touaregs qui servaient dans la légion verte de l’armée de Kadhafi lesquels ont grossi les rangs des mouvements séparatistes du nord du Mali.», a-t-il énuméré. Karim Khalfane, de l’université Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou qui est intervenu pour analyser la résolution autorisant l’intervention militaire internationale, a affirmé que le «déploiement d’une force onusienne serait très probable dans les prochains mois, justement pour justifier la présence française dans la région». Une présence que Mansour Lakhdari, de l’université de M’Sila, explique par «les intérêts stratégiques de l’ancienne puissance coloniale, des intérêts fortement secoués par l’incursion de la Chine sur le continent». Omar Boudjana, ancien militaire et universitaire associé à l’Institut national des études stratégiques que dirige Mhand Barkouk, lui, a souligné les répercussions sécuritaires et économiques sur l’Algérie. «La situation impose à l’Algérie un effort supplémentaire pour sécuriser ses frontières. Un effort qui a un coût exorbitant. D’autant que les prolongements tribaux dans le Sahara algérien posent la problématique des solidarités ethniques et même djihadistes. », a-t-il conclu.

L. H.