Mali : Des partis politiques se démarquent de la position officielle de l’Algérie

Mali : Des partis politiques se démarquent de la position officielle de l’Algérie
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La politique étrangère de l’Algérie a de tout temps été un objet de consensus national. Partis politiques, de l’opposition comme de la majorité, se sont toujours alignés sur les positions officielles portées par le ministère des affaires étrangères. Mais force est de voir que ce consensus est en train d’être mis à mal par la situation qui prévaut au Mali.

En effet, des partis politiques de l’opposition commencent à prendre leur distance par rapport à la récente position de l’Algérie, qui a d’abord soutenu l’intervention armée française avant d’aller plus loin en permettant aux avions Rafale de survoler le territoire.



Le FFS, qui est pourtant dans l’orbite du pouvoir, a qualifié dans un communiqué l’intervention française d’”unilatérale et délibérée”. Pire, il relève l’ “incohérence” de la diplomatie algérienne. Le parti dirigé actuellement par Ali Laskri considère que l’Algérie était partie “d’une position politique juste [mais] le pouvoir algérien en est aujourd’hui à délivrer une autorisation “sans limite” de survol de notre territoire par les forces aériennes françaises”.

Le FFS n’a pas manqué de déplorer que les Algériens aient appris l’autorisation de survol du territoire algérien par la voix du ministre français des affaires étrangères. De regretter aussi que les Algériens manquent d’informations “sérieuses et crédibles” sur une guerre qui s’installe à nos frontières. Et le FFS de faire part de ses craintes de voir notre pays engagée dans une guerre dont les conséquences seraient dramatiques. En conclusion, il insiste sur la nécessité d’un consensus politique fort sur des options qui engagent la sécurité nationale et l’avenir du pays.

Mardi, c’était au tour de Louisa Hanoune, dont on connait les positions “souverainistes”, de monter au créneau pour rappeler son attachement “aux positions de principe de l’Algérie”. Comprendre : la non ingérence.

Et dans ce qui est une critique en règle, Louisa Hanoune rappelle que “la position algérienne doit être clairement hostile à toute intervention étrangère” ajoutant que les motifs d’intervention de l’armée française, à savoir la lutte antiterroriste “est un alibi infondé”. L’intervention militaire française au Mali sous couvert de la lutte antiterroriste est un “prétexte auquel recourt l’impérialisme français comme ce fut le cas des Etats-Unis en Afghanistan en 2001″, a-t-elle poursuivi.

D’autre part, Mme Hanoune a indiqué que la position de sa formation, qui rejette l’intervention étrangère au Mali, représentait une “défense de l’entité de l’Algérie, de sa souveraineté nationale et de décision pour préserver la région du Sahel et le Nord de l’Afrique actuellement visée”.

Le MSP a été plus prompt à la détente en réagissant le jour même de cette intervention. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) avait en effet dénoncé l’intervention militaire française au Mali “sous prétexte d’apporter aide et assistance au gouvernement malien”, considérant que cette démarche “constitue une entrave aux efforts pacifique”.

Dans un communiqué qui a sanctionné la réunion de son bureau national, le MSP a mis en garde, contre “l’aggravation de la situation dans la région du Sahel” estimant que “l’accélération du processus de règlement politique constituait la seule issue à même de sortir de la crise au Mali”.

Le parti islamiste a également évoqué l’impact de l’intervention militaire sur la paix et la stabilité en Algérie et sur les pays de la région “qui pourrait être entraînée dans une guerre dont on connait le début mais pas la fin”. Aussi, ce parti a-t-il appelé la diplomatie algérienne à “demeurer attachée à l’approche globale” et à consentir davantage d’efforts avec les instances et organisations régionales et internationales en vue de faire cesser l’intervention militaire”.

Le MSP avait par ailleurs appelé à ouvrir la voie devant la classe politique et la société civile en Algérie pour “agir en faveur du renforcement du front interne pour un consensus national autour de la position algérienne qui prône l’unité et l’intégrité territoriale”.