Des bagarres ont opposé ce lundi à Gao, dans le nord du Mali, des islamistes et des jeunes gens qui entendaient protester contre la décision de punir d’amputation de la main un voleur présumé, indiquent des habitants. Ces heurts traduisent à une opposition croissante de la population au pouvoir exercé par les intégristes musulmans qui ont décidé d’imposer la charia (loi coranique) dans la ville qu’ils contrôlent depuis le printemps.
« Les islamistes voulaient appliquer la charia à un jeune voleur » Ces manifestations, qui ont rassemblé plusieurs centaines de jeunes gens dimanche, font suite à la lapidation d’un couple adultère par les islamistes.
« Les manifestations ont duré toute la journée d’hier et se sont prolongées tard dans la nuit », a indiqué un journaliste local. « Les islamistes voulaient appliquer la charia à un jeune voleur. Ils voulaient lui trancher la main. Mais la population s’y est opposée et les jeunes se sont rassemblés sur la place de l’Indépendance. Les islamistes ont reporté l’exécution de la peine et ont tiré en l’air pour disperser les manifestants », a-t-il raconté.
Selon une source hospitalière, six personnes ont été blessées dans les échauffourées, dont un journaliste qui a été passé à tabac par les intégristes pour avoir parlé de l’amputation prévue.
Gao est sous le contrôle du Mujuao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), un groupe islamiste armé soutenu par l’organisation intégriste Ansar Eddine et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A eux trois, ils occupent les deux-tiers du pays.
(Reuters)