Le Mali entend confier la sécurité des institutions à Bamako aux troupes nationales et pas à une force ouest-africaine en préparation pour ce pays.
C’est ce qu’a affirmé le chef d’état-major de l’armée malienne, le colonel-major Ibrahima Dembélé, hier soir à Bamako, à des chefs militaires ouest-africains, à l’issue d’une réunion extraordinaire des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette réunion de deux jours était destinée à «finaliser» l’éventuel déploiement au Mali de quelque 3.300 soldats que la Cédéao se dit prête à envoyer mais dont les contours restent encore flous.
Le chef d’état-major de l’armée malienne a indiqué que le Mali est « d’accord » pour la formation de ses troupes. « Mais la formation sera sur les points précis qu’on va déterminer ensemble » avec la Cédéao, a précisé le colonel-major Ibrahima Dembélé. «Pour la troisième phase, nous sommes convenus (que) pour la reconquête (du Nord), il faut se partager les rôles. Ce sont les troupes maliennes d’abord qui seront présentes. Personne ne fera cette guerre à la place du Mali, mais les autres viendront en appui, surtout en aviation, en logistique», a-t-il poursuivi. Concernant le nombre de militaires étrangers dont le Mali aurait besoin «comme appui» pour reconquérir le Nord, «ça pourra aller jusqu’à deux, trois bataillons sur le territoire malien. Pas à Bamako, mais sur les premières lignes pour la reconquête, au cas où les troupes maliennes ne suffiraient pas», a-t-il affirmé, indiquant que selon les pays, un bataillon est constitué de «600 à 800 éléments». «Le Mali a fait de nouvelles propositions et les chefs d’état-major ont considéré que ces nouvelles propositions doivent être soumises à l’appréciation des chefs d’Etat de la Cédéao», a déclaré à l’AFP un diplomate de la Cédéao, Abdou Cheick Touré. A l’ouverture de la réunion lundi, le ministre malien de la Défense, le colonel Yamoussa Camara, avait estimé que «très peu de choses ont été faites» concernant l’envoi possible d’une force ouest-africaine au Mali. La Cédéao souhaite obtenir un mandat de l’ONU pour le déploiement de sa force, qui dépend en outre d’une demande officielle des autorités de transition maliennes en cours de réorganisation.
Selon un document sur le plan de la Cédéao consulté par l’AFP au début de la rencontre, la force ouest-africaine devait dans un premier temps sécuriser à Bamako le régime de transition mis en place après le renversement du président Amadou Toumani Touré le 22 mars par un coup d’Etat militaire. Une seconde phase prévoyait la formation et la remise à niveau des troupes maliennes avant une intervention dans le nord du pays pour y combattre les groupes armés islamistes incluant Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).
R. I. / Agences