Les dirigeants ouest-africains réunis hier, samedi, à Abidjan, ont appelé l’ONU à fournir «immédiatement» son appui logistique à l’envoi «sans plus tarder» de la force militaire régionale dans le pays.
«Les chefs d’Etat et de gouvernement de la région demandent également à ce qu’un soutien financier soit apporté pour l’entrée en guerre des troupes de la Misma» (Mission internationale de soutien au Mali), a rapporté le communiqué final concluant ce sommet.
Les Etats membres de la Cédéao ont été appelés à cette occasion à fournir «sans plus tarder» les troupes promises à cette force d’intervention qui devra se déployer au Nord Mali afin de combattre les groupes terroristes qui occupent la région. Le communiqué publié après le sommet cite également, pour la première fois, la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone parmi les pays qui ont décidé de «contribuer au déploiement de la Misma», mais sans précision sur la nature de cette contribution. Les dirigeants ouest-africains, accompagnés du Président tchadien, Idriss Deby, ont aussi insisté sur le besoin de mobiliser les ressources financières, au niveau de l’Afrique de l’Ouest et plus largement de la communauté internationale, nécessaires aux opérations de l’armée malienne et de ses soutiens africains. Le Président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a, quant à lui, promis, hier, samedi, de «gagner la guerre» contre «l’internationale islamiste» et de reconquérir le nord de son pays occupé par les jihadistes, dans un discours martial prononcé à la veille de la fête de l’armée malienne. «Le Mali est en guerre ! Le Mali est en guerre à son corps défendant. Le Mali est en guerre parce que des aventuriers de l’internationale islamiste nous l’imposent. Le Mali est en guerre parce que des jihadistes partisans d’une idéologie moyenâgeuse veulent soumettre notre peuple», a affirmé le Président malien. «Cette guerre vous la gagnerez. Nous la gagnerons ensemble au nom de la civilisation et de la démocratie. Tous ensemble vers Gao, Tombouctou et Kidal !», a-t-il promis en référence aux trois villes du nord du Mali, qui ont été occupées pendant neuf mois par les groupes islamistes armés. Dioncounda Traoré a ensuite évoqué l’intervention militaire française. «Les troupes françaises se battent à nos côtés dans les airs et sur terre, elles se battent à nos côtés pour la liberté, pour la démocratie et par solidarité pour notre peuple meurtri», a-t-il dit. «Le Mali n’oubliera jamais cette grande marque d’amitié ainsi que cette fraternité de sang et d’armes, qui ouvrent de nouvelles pages des relations franco-maliennes, et des relations entre la France et l’Afrique», a souligné le président malien. «Outre la France, qui s’est portée à notre secours (…), toute la communauté internationale est à nos côtés», selon lui.
R. I. / Agences