Mali / Avancée des forces maliennes et françaises A Tombouctou, il n’y a eu aucun coup de feu…

Mali / Avancée des forces maliennes et françaises A Tombouctou, il n’y a eu aucun coup de feu…
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Soldats français et maliens doivent progressivement rétablir l’ordre dans la cité historique de Tombouctou où ils sont entrés sans combats et sous les vivats de la population.

«Il n’y a eu aucun coup de feu, aucune goutte de sang, même pas de résistance passive avec des pièges», avait déclaré à l’AFP dans la soirée d’hier le colonel français Frédéric Gout, chef de l’opération héliportée sur Tombouctou. «Nous sommes en train de gagner cette bataille», avait pour sa part asséné à Paris le président français François Hollande. «Quand je dis nous, c’est l’armée malienne, ce sont les Africains soutenus par les Français», avait-il précisé aussitôt.

Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, est tombée après une manœuvre conjointe, terrestre et aérienne, et le largage de parachutistes dans la périphérie, avant l’entrée, hier après-midi, d’une colonne de soldats français et maliens en ville. Les militaires maliens occupaient la ville, tandis que les Français s’étaient repliés dans les faubourgs où ils ont installé des postes de contrôle. Selon les habitants, les islamistes ont pris la fuite après les frappes aériennes françaises ces derniers jours. Dans la nuit, tout était calme dans Tombouctou plongée dans l’obscurité, l’électricité étant coupée, tout comme le réseau téléphonique, en raison de «sabotages des islamistes». C’est aux cris de «Mali, Mali, Mali», et sous l’acclamation de la foule que les soldats français et maliens ont été accueillis, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Mais les témoignages se sont multipliés sur la destruction de précieux manuscrits datant de plusieurs siècles dans cette cité qui fut la capitale intellectuelle et spirituelle de l’islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles et une prospère cité caravanière. «Le centre Ahmed Baba où se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C’est un véritable crime culturel», s’est lamenté le maire de Tombouctou, Halley Ousmane. L’Institut Ahmed Baba abrite entre 60 000 et 100 000 manuscrits, selon le ministère malien de la Culture.

L’opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise de Gao, la plus importante ville du nord et un des bastions des combattants islamistes, à 1 200 km au nord-est de Bamako. Les combats à Gao ont fait 25 morts dans les rangs islamistes, selon l’armée française. Après Gao et Tombouctou, les regards se tournent désormais vers Kidal (extrême nord-est), troisième grande ville du nord, à 1 500 km de Bamako. Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes armés se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal, mais le président français a laissé entendre que les soldats français n’iront pas les chercher.

LG Algérie

R. I. / Agences