Des soldats français et maliens contrôlent depuis ce matin les accès et l’aéroport de Tombouctou, dans le nord du Mali, à l’issue d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit.
C’est du moins ce qu’avancent des sources militaires françaises et maliennes. «Les forces françaises et africaines contrôlent désormais la « Boucle du Niger » entre les deux bastions islamistes de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako) et Gao (1.200 km au nord-est de la capitale malienne) », a annoncé à l’AFP le porte-parole de l’état-major des armées à Paris, le colonel Thierry Burkhard.
Ce contrôle a été réalisé en 48 heures, a souligné le porte-parole de l’Etat major. Un officier supérieur de l’armée malienne a confirmé que l’aéroport de Tombouctou était passé aujourd’hui sous le contrôle des soldats français et maliens qui n’ont rencontré « aucune résistance » des islamistes. « Nous contrôlons l’aéroport de Tombouctou. Nous n’avons rencontré aucune résistance. Il n’y a aucun problème de sécurité en ville », a ajouté cette source. La manœuvre conjointe des forces françaises de l’opération Serval et des forces maliennes s’est déroulée avec un appui de patrouilles d’avions de chasse français, a précisé le colonel Burkhard, à propos de la prise de contrôle de la Boucle du Niger. Dans le même temps, un largage de parachutistes avait pour objet de bloquer les « exfiltrations ennemies » tandis qu’un groupement aéromobile (hélicoptères) était engagé en appui de ces deux forces, selon la même source.
Durant toute la journée d’hier, les soldats français et maliens ont avancé vers la cité mythique de Tombouctou, au lendemain de la reconquête, lors d’une offensive éclaire, de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, où des soldats de la force africaine se sont ensuite déployés.
Suite au bombardement par l’aviation française des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à 1.500 km de Bamako, des sources font état depuis plusieurs jours d’un repli des combattants islamistes dans les montagnes de cette région, dans l’extrême nord-est malien.
Des « éléments précurseurs » de l’armée malienne ont pu s’infiltrer hier dans la périphérie de Tombouctou, ville-phare de l’islam en Afrique, selon un haut gradé de l’armée malienne, qui a requis l’anonymat. « A Gao, des cas de pillages, et d’atteinte aux biens ont été constatés. Nous voulons éviter les mêmes scènes à Tombouctou et ailleurs », a-t-elle encore tenue à préciser.
R. I. / Agences