C’est la première attaque enregistrée depuis la signature, le 20 juin dernier, de l’accord de paix et de réconciliation. elle pourrait grenouiller les efforts pour la mise en œuvre de cet accord.
Une semaine après l’Accord de paix et de réconciliation signé à Bamako par la Coordination des mouvements de l’Azawad-accord entériné le 15 mai par le gouvernement et la médiation internationale-, censé tourner la page du jihadisme dans la région nord du Mali, des hommes armés, soupçonnés d’être des islamistes, ont attaqué hier la ville malienne, Nara, située près de la frontière avec la Mauritanie, ont indiqué des sources militaires et des témoins à l’AFP.
Distante de quelque 380 km au nord de la capitale Bamako, la ville de Nara a été attaquée tôt le matin, aux alentours de 5h. “Nous défendons nos positions”, a assuré une source militaire. “Ça tire surtout autour du camp militaire, dans l’ouest de Nara. Les assaillants tirent à l’arme lourde. L’armée riposte. Nous sommes tous cachés à la maison. Nous avons peur”, a raconté de son côté un témoin. “Il y a aussi quelques tirs à l’est de la ville. Une balle est même tombée dans ma maison sans faire de victime. On ne sait pas qui tire. Des gens disent que ce sont les islamistes”, a affirmé, pour sa part, un ancien élu de la ville. “Les coups de feu sont nourris. On ne sait pas exactement qui tire. Tout le monde est caché à la maison. Les assaillants sont venus d’une forêt avec plusieurs véhicules. Ils sont lourdement armés. J’ai été obligé d’arrêter mes émissions pour des raisons de sécurité”, a confié pour sa part un responsable d’une radio privée locale. Bien que pour l’heure, il est difficile d’identifier les assaillants, la piste islamiste semble cependant la plus privilégiée. Plusieurs témoins en effet attribuent cette attaque à des islamistes, selon l’AFP. “Ils sont habillés comme des jihadistes. Il y a des Noirs et des Blancs. Ils sont enturbannés et criaient ‘Allah Akbar !’ (Dieu est Le plus grand)”, a affirmé l’un de ces témoins à l’AFP. Selon des habitants de Nara, les assaillants ont pris le contrôle de la grande mosquée de la ville et de deux bâtiments administratifs. Mais, d’après un élu municipal, les assaillants ont été simplement aperçus à proximité de ces lieux.
C’est la première fois qu’une attaque attribuée à des islamistes est enregistrée dans le nord depuis la signature de l’accord de paix. Censé mettre fin à plusieurs années de conflit, cet accord permettra également d’isoler les groupes radicaux qui se livrent au trafic en tous genres, un business qui prospère essentiellement dans les situations troubles. Mais sa mise en œuvre risque de se révéler difficile au regard de certaines contingences politico-économico-sécuritaires .
AFP