Mali / Après la prise de plusieurs villes, Tombouctou cernée par les rebelles

Mali / Après la prise de plusieurs villes, Tombouctou cernée par les rebelles

La dernière ville du nord du Mali encore contrôlée par l’armée malienne est en voie d’être conquise.

Dans un communiqué, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) des rebelles touareg, «informe que son état-major cerne la ville de Tombouctou pour déloger le reste de l’administration politique et militaire malienne pour le bonheur du peuple de l’Azawad (la région du Nord du Mali)».

«Le MNLA vient de mettre fin à l’occupation malienne sur toute la région de Gao par la prise et le contrôle de la ville de Gao ce samedi (hier). La région est désormais sous son contrôle et son administration», ajoute le communiqué mis en ligne sur le site internet de la MNLA. Selon des témoins, interrogés au téléphone depuis Bamako, des tirs ont été signalés ce dimanche matin en provenance de la périphérie sud-est de Tombouctou, qui ont cependant baissé d’intensité. Selon des sources concordantes, la ville de Gao est tombée dans la nuit de samedi à dimanche aux mains des rebelles, qui ont investi les deux camps militaires. Le chef de la junte militaire au pouvoir depuis le 22 mars à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, avait ordonné hier soir à l’armée de «ne pas prolonger les combats», laissant de facto la ville ouverte aux rebelles qui y avaient lancé des attaques dans la matinée. Selon des témoins à Gao, interrogés par l’AFP dans la nuit de samedi à dimanche, les portes de la prison civile ont été ouvertes de force par des inconnus, et plusieurs bâtiments publics ont été pillés par des civils. Les responsables de plusieurs ONG internationales basées à Gao ont quitté la ville, selon une source sécuritaire sur place. A un millier de kilomètres au nord-est de Bamako, Gao, environ 90 000 habitants, abritait l’état-major des forces gouvernementales pour toute la région Nord. Sa capture par les rebelles est intervenue 24 heures après la prise de Kidal, à environ 300 km plus au nord-est, par les rebelles. Plusieurs groupes armés prennent part à l’offensive en cours, menée essentiellement par le MNLA, le groupe islamiste Ansar Dine du chef touareg Iyad Ag Ghaly.

R. I. / Agences

25 000 personnes prient à Bamako en faveur de la paix

Près de 25 000 personnes ont participé, hier à Bamako, à l’initiative des responsables des trois principales religions du pays, à un grand rassemblement pour la paix, plus importante manifestation populaire depuis la prise du pouvoir par la junte militaire le 22 mars. Le Haut conseil islamique du Mali, l’Eglise catholique et l’Association des groupements d’églises et missions évangéliques protestantes, à l’origine de la manifestation, ont exhorté à l’apaisement dans une déclaration commune lue à la clôture de la réunion. Le rassemblement, qui s’est tenu au stade Modibo Keïta, était le plus important en termes d’affluence depuis le renversement, le 22 mars, du régime du président Amadou Toumani Touré (ATT), par un coup d’Etat militaire.

Il a regroupé près de 25 000 personnes, selon les organisateurs, alors que les gradins du stade, d’une capacité de 30 000 places, étaient en grande partie remplis de spectateurs. Evoquant «la gravité de la situation sécuritaire et institutionnelle» du pays, les religieux ont «exhorté les Maliens à la retenue, à la sagesse et au calme pour un apaisement du climat social». Ils ont demandé aux acteurs politiques et sociaux de «privilégier le dialogue comme outil de négociation et de résolution de la crise» et appelé les pays voisins du Mali à «soutenir les efforts entrepris, notamment, pour la résolution de la crise au Nord».