Mali-Algérie (J-5) ,Le Mali est miné, profitons-en

Mali-Algérie (J-5) ,Le Mali est miné, profitons-en

Inattendue, c’est le moins que l’on puisse dire de la défaite de la sélection malienne dans l’après-midi d’avant-hier face à la modeste formation béninoise.

Composée de joueurs inconnus au bataillon, la sélection du Bénin a réussi quand même à battre une équipe malienne pleine de stars, à leur tête le milieu de terrain du Barça, Seydou Keita, ce dernier n’a d’ailleurs rien pu faire devant l’insistance et l’abnégation des locaux qui l’ont emporté haut la main mettant les Aigles dans de sales draps avant d’accueillir l’Algérie. Au même moment, l’EN a réussi à faire exploser le Rwanda grâce à un match plein et quatre buts qui ont confirmé la bonne santé des Verts d’Halilhodzic, ce qui les place dans les meilleures dispositions pour aller chercher un bon résultat à Ouaga, d’autant que plusieurs paramètres semblent être du côté des Verts avant ce match qui peut déjà être déterminant.

1 L’avantage du terrain neutre

Ainsi, la sélection algérienne qui évoluera dans ce match sur un terrain neutre ne pouvait pas espérer mieux, il faut dire que ce qui se passe actuellement à Bamako pouvait perturber les joueurs si le match aurait été confirmé au Mali, mais dès l’annonce de la délocalisation de la partie vers le Burkina Faso, la balance s’est penchée du côté de l’EN, un paramètre important surtout lorsqu’on connaît le climat et la pression que les camarades de Feghouli ont évités en s’éloignant de Bamako, ce qui semble être un avantage de taille qui augure d’une fin heureuse au match de dimanche prochain.

2 Une défense très prenable

Que ce soit dimanche soir à Cotonou, ou même aux mois de janvier et février derniers lors de la CAN au Gabon et en Guinée équatoriale, l’équipe nationale malienne a laissé paraître de nombreux signes de faiblesse, l’ancien coach Alain Giresse savait que la troisième place décrochée face au Ghana dans le match de classement de la CAN était un exploit au vu des carences enregistrées au niveau de l’effectif et du jeu des Aigles tout au long de la CAN, mais il espérait quand même corriger ça avant le début de cette campagne qualificative à la Coupe du monde 2014, mais son contrat n’a pas été renouvelé, ce qui a laissé ce chantier ouvert, et rien n’a été accompli dans ce sens, et même le Bénin, qui n’avait jamais réussi à battre cette sélection, a fini par atteindre cet objectif, d’ailleurs le but marqué en dit long sur la fébrilité du système défensif malien, qui a eu du mal à contrôler un seul joueur, alors qu’il était entouré de plusieurs éléments.

3 Un moral ébranlé

Si en défense les Maliens trouvent souvent du mal à contrôler les situations, au milieu ou en attaque, l’équipe se débrouille assez bien, mais pas suffisamment, puisque même lorsque l’équipe gagne, c’est toujours avec des scores étriqués et souvent après avoir tout fermé après une ouverture du score. La défaite face au Bénin tombe néanmoins au mauvais moment pour cette sélection, d’autant qu’elle a eu lieu face à une équipe très modeste, ce qui risque de jouer un mauvais tour aux hommes de Pathé Diallo, notamment sur le plan psychologique, ce qui offre sur un plateau à l’EN une situation favorable, qu’elle peut exploiter. On a vu au mois de janvier que les Maliens pouvaient réagir après une défaite, ils s’étaient qualifiés aux demi-finales de la CAN en écartant le pays hôte à savoir le Gabon peu après avoir subi la loi du Ghana, sauf qu’à cette période-là, c’est Giresse qui gérait encore cette équipe, lui qui a trouvé la bonne formule, mais celui-ci n’est plus là.

4 Giresse s’en va, les clans reviennent

Le départ de Kanté et Giresse a fait paniquer les gérants du football malien, car ces deux hommes étaient parmi les facteurs de réussite du Mali lors de la dernière CAN. En tant que capitaine, Kanté a beaucoup parlé avec les joueurs, idem pour Keita, le leader de ce groupe, au moment où Giresse avait fait en sorte de souder les rangs de son équipe et a définitivement mis fin à la guerre des clans qui rongeait autrefois la sérénité de cette sélection, d’ailleurs les Maliens ont commencé à rêver d’une qualification historique à la Coupe du monde au lendemain de la fin de la CAN, mais ils ont vite déchanté lorsque Hamadoun Kolado Cissé a laissé le Français partir, préférant compter sur Pathé Diallo qui a entamé sa mission avec une défaite. Il s’agit donc d’une erreur de stratégie commise par le patron de la Femafoot, que l’EN peut exploiter et imiter le Bénin qui n’a pas eu besoin de grand- chose pour infliger sa première défaite aux Aigles du Mali.

L’adjoint d’Amoros explique la victoire historique décrochée face aux Aigles : «Les Maliens étaient dans leur jeu habituel, mais on les a surpris»

Après le succès historique décroché par les Ecureuils face au Mali, le peuple béninois s’est mis à rêver d’une qualification au Mondial brésilien. Pourtant, ce n’est que le début d’une longue et périlleuse aventure.

La valeur d’une victoire face à un Mali qui n’a jamais perdu contre le Bénin a épicé encore plus cette victoire. Pour le staff technique, rien de surprenant, il fait confiance au travail accompli jusqu’ici et au talent des joueurs. Certes, ils ne sont avec cette équipe que depuis 6 mois environ, mais cela ne les a pas empêchés de remporter cette précieuse victoire. Contacté hier par nos confrères de la radio internationale, l’adjoint de Manuel Amoros, à savoir Nicolas Philibert, est revenu sur la partie face au Mali : «C’est une victoire méritée. Elle a été patiemment construite, et puis, le Bénin a fourni un match de très grande disposition technique», a-t-il dit.

«Le score était logique»

Les Aigles n’ont pas réussi à survoler les Ecureuils. Ils les ont sous-estimés, c’est ce que pense Philibert : «Les Maliens étaient dans leur jeu habituel, ce sont des joueurs très athlétiques qui ont une grande expérience. Je pense qu’ils ont été surpris par la qualité de jeu du Benin. Je ne dis pas qu’ils ont été trop confiants, mais le Bénin les a surpris. On a marqué rapidement, et après, l’organisation du jeu nous a permis de préserver le résultat qui est tout à fait logique.»

«Votre victoire 4-0 nous a impressionnés, on vous admire, mais…»

L’entraîneur adjoint du Bénin n’a pas manqué de donner son avis concernant le match remporté par les Verts face au Rwanda (4-0) : «Nous, les Français, on est tous des admirateurs du football algérien. On a tous envie que le football algérien renaisse de ses cendres, sauf le jour où on les affrontera. Mais quand même, on était impressionnés par leur victoire (4-0).»

«On est des outsiders»

La victoire des Béninois face aux Maliens a étonné plus d’un, au point où certains observateurs les considèrent désormais comme favoris avec l’EN, mais pas le Français : «Non, absolument pas, on n’est pas favoris, on est des outsiders. On a une équipe qui redevient jeune. On va essayer de construire quelque chose pour les deux prochaines années. Ce n’est pas parce qu’on a gagné un match qu’on est favoris», enchaîne-t-il.

«On jouera le Rwanda avec beaucoup d’humilité»

Avec 3 points au compteur, c’est dans un costume de co-leader du groupe H que le Bénin ira jouer le Rwanda chez lui. Pour l’adjoint d’Amoros, les 9 buts encaissés par le Rwanda en deux matches veulent sans doute dire quelque chose : «C’est un match qu’on va jouer avec beaucoup d’humilité. C’est une équipe qui vient de prendre 9 buts en deux matches, 5 contre la Tunisie en amical et 4 contre l’Algérie. On va y aller avec des ambitions, en étant très appliqués et tout en jouant un foot de qualité, car nous pensons que c’est en jouant un foot de qualité qu’on peut atteindre nos objectifs», a-t-il laissé entendre.

S. M. A.