Le Cnapeste ne désarme pas dans le bras de fer qui l’oppose à la Direction de l’éducation de Béjaïa.
Poursuivi par la tutelle devant le tribunal administratif de Béjaïa qui a jugé «illégale» son mouvement de grève illimitée déclenchée depuis le 16 janvier, le Conseil de wilaya du Cnapeste, réuni en date du 24 janvier 2018 au lycée El Hammadia-Béjaïa en présence des délégués d’établissements des trois paliers d’enseignement, s’est prononcé pour la poursuite de la protestation malgré la décision de justice en faveur de la reprise du travail mercredi dernier.
«Face aux réactions de colère des enseignants qui se sont insurgés contre la non-satisfaction des revendications soulevées et le non-respect des engagements pris, la Direction de l’éducation, sur instruction du ministère de tutelle, n’a rien trouvé de mieux pour répondre aux multiples attentes des enseignants que de déférer le Cnapeste-Béjaïa devant le tribunal administratif», déplore le Conseil de wilaya dudit syndicat autonome dans sa déclaration, tout en réitérant sa détermination à poursuivre sa lutte «juste et légitime» pour l’aboutissement de l’ensemble des problèmes posés.
Dans sa déclaration, tout en tenant à rassurer l’ensemble des enseignants et en particulier les stagiaires et les contractuels quant à leurs droits à l’exercice syndical et de grève garantis par la loi, le Cnapeste de Béjaïa met en garde les responsables de la DE concernant ce qu’il qualifie «d’entraves au libre exercice du droit syndical».
Tout en condamnant «l’usage de mesures d’intimidations et de pressions exercées sur l’ensemble des enseignants grévistes et particulièrement sur les enseignants stagiaires et contractuels», le Cnapeste a dans son document dénoncé avec force ce qu’il considère comme «le recours aux ponctions intempestives sur salaire». «Non satisfaite de l’arsenal répressif qu’elle a mis en place, et devant l’intransigeance des enseignants, la Direction de l’éducation fait appel aux tribunaux, croyant par ce genre de pratiques, réussir à démobiliser les enseignants», fustige le Conseil de wilaya du Cnapeste, saluant au passage la forte mobilisation des enseignants et la détermination qui les anime dans leur mouvement de protestation.
Le Conseil de wilaya qui attend de la Direction de l’éducation, la concrétisation des différents procès-verbaux cosignés, notamment, signale-t-il, les procès-verbaux du 6 et du 11 décembre 2017 a insisté, dans son document, sur le sort des engagements contenus dans le procès-verbal du 19 mars 2015 cosigné entre le ministère de l’Education nationale et le Bureau national du Cnapeste tout en appelant «au strict respect de son contenu».
Lors de la même rencontre, le Cnapeste qui a appelé à la mobilisation des enseignants pour la réussite de son rassemblement prévu ce lundi devant le siège de la Direction de l’éducation s’est, également, prononcé en faveur de la grève illimitée dans le secteur décidée au niveau national à partir du 30 janvier prochain.
Par ailleurs, tout en se montrant «compréhensif et soucieux» de l’inquiétude des élèves et de leurs parents, le Cnapeste a tenu à les assurer de sa totale disponibilité à répondre à leurs «attentes légitimes après dénouement du conflit».
Le Cnapeste a également rendu hommage à l’ensemble des parents d’élèves qui, selon lui, «ont marqué leurs distances vis-à-vis des différentes manœuvres tendancieuses de la part de ceux qui se sont autoproclamés défenseurs des élèves qui, en réalité, n’obéissent qu’à des injonctions de conjonctures», a-t-il soutenu.
Il convient, aussi, de signaler que de son côté, la Fédération des associations des parents d’élèves très inquiète par le climat de pourrissement dans lequel est plongé le secteur de l’éducation a appelé les parents d’élèves à une réunion pour aujourd’hui samedi afin de débattre des voies et moyens à même de mettre fin à ce conflit.
Ladite fédération a appelé les deux parties en conflit «à la raison et se mettre autour de la table pour le dénouement heureux de la crise dans l’intérêt des enfants qui sont les seules victimes», regrette-t-on.
A. Kersani