Malgré une production record,Menace sur la tomate industrielle

Malgré une production record,Menace sur la tomate industrielle

Les 5 000 fellahs versés dans la culture de la tomate industrielle, représentant quatre wilayas de l’est Algérien, à savoir El Tarf, Guelma, Annaba et Skikda, et qui ont conclu, fin juin, des contrats d’achat de production par les 13 unités de transformation installées à travers les mêmes wilayas, se trouvent actuellement dans l’expectative face à deux contraintes majeures.

Il s’agit, en particulier des tergiversations des industriels pour alimenter les unités en boîtes d’emballage de crainte de ne pas être payé à temps et par conséquent de cumuler d’autres dettes sur ces dernières.

Aussi, les 13 unités en question attendent-elles depuis un mois la libération des crédits de campagne par la BADR (Banque agricole et de développement rural) suite aux derniers accords de la tripartite pour entamer la saison dans de bonnes conditions et faire face aux multiples dépenses inhérentes à la culture de la tomate industrielle et qui concernent, entre autres, le paiement des fellahs contractuels à raison d’un prix plafonné de 12 DA le kilogramme réceptionné en incluant l’aide de l’Etat de l’ordre de 4 DA par kilo, et par ailleurs, pour le paiement des unités d’emballage et éviter une pénurie de boîtes.

Il est à noter que les 13 unités ont engagé des opérations d’entretien et de rénovation des installations durant le mois écoulé en perspective d’une production record dont on estime qu’elle couvrira 60 % de la consommation nationale. Par ailleurs pour cette campagne au niveau des wilayas concernées, ce sont 12 000 ha de terres qui ont été consacrés à la culture de la tomate industrielle avec des perspectives prometteuses pour arriver à plus de 18 000 ha l’année prochaine dans le dessein d’arrêter complètement l’importation de ce produit de base de Chine, de Turquie et de Dubaï. Dans le même registre, les craintes des transformateurs se font plus grandes. La campagne est à leurs portes. Il ne reste qu’une semaine pour son amorce et la BADR n’a pas encore libéré les montants alloués. De fait, les premières récoltes courent le risque d’être jetées dans les oueds et les décharges sauvages et, par ricochet, ce seront des dizaines de milliers d’emplois saisonniers qui seront perdus et plus de 6 mille emplois directs au sein des unités de transformation qui risquent d’être supprimés. Quoi qu’il en soit, les 5 000 fellahs des quatre wilayas ne savent plus où donner de la tête. C’est un véritable imbroglio.

D’un côté, la BADR n’a pas encore débloqué les financements des transformateurs qui redoutent de passer une quatrième année «sabbatique» faute justement d’argent et, d’un autre, les fellahs qui risquent de subir des pertes inestimables et ruineuses en bradant leur production qui s’annonce pour cette année exceptionnelle et de qualité excellente. Et vogue la galère de l’agriculture.

Daoud Allam