Face à une bureaucratie robuste, toutes les mesures de dé-bureaucratisation prises par les autorités «compétentes» sont vouées à l’échec.
La hantise des Algériens est des plus grandes à chaque fois qu’ils ont affaire à des procédures administratives. Ils préfèrent d’autres châtiments à la place… Depuis plusieurs années, le ministère de l’Intérieur parle de facilitations administratives et de modernisation de l’administration sans pour autant que les citoyens ne perçoivent une quelconque amélioration de la qualité de service.
La technologie peine à trouver sa place dans des bureaux et services qui ne montrent aucune compatibilité avec les normes d’une administration moderne. Erreurs dans les documents délivrés dans les APC, lourdeur des services, usage du piston pour se faire délivrer un papier administratif des plus banals, pour obtenir un concours qu’on a même pas passé, des files interminables, des disputes et l’angoisse sont entre autres les différentes visages d’une bureaucratie qui fait toutes sortes de victimes au quotidien. Dans des administrations compliquées pour simplifier la vie aux Algériens, la question de facilités et d’allégements administratifs est toujours d’actualité quel que soit le nombre des années qui passent.
Bien que tous les départements ministériels annoncer des allégements et facilités dans les dossiers administratifs, la réalité sur le terrain reste la même : tous les chemins passent par la bureaucratie. Dans les APC, daïras, wilayas, la justice, les bureaux de poste, les banques, écoles et universités, ainsi que bien d’autres administrations, tout fonctionne au ralenti pendant que des pays font des grands pas vers la modernisation. Au lieu de se mettre à l’heure des technologies qui raccourcissent les distances et abrègent le temps de plusieurs actions, l’administration algérienne prend tout son temps au vu et au su d’une autorité complice. Tension oblige, plusieurs institutions se versent toutefois dans l’apaisement annonçant de temps à autre des allégements de la paperasse.
Comme pour calmer la colère soulevée fortement par la crise du chômage, les autorités concernées annoncent ces jours-ci une panoplie de facilités pour le secteur de l’emploi. A titre d’exemple, c’est qui a été récemment révélé par Mahmoud Khedri, représentant du Premier ministre Abdelmalek Sellal, lequel a annoncé que les mesures liées aux concours et examens de recrutement seront simplifiées à travers l’allégement de la réglementation en vigueur dans le but de leur conférer une «totale transparence». Il a rappelé que les lois qui régissent les concours et examens de recrutement «ont connu récemment une amélioration sensible en termes d’allègement de toutes les conditions et procédures liées à l’organisation de ces concours». S’agissant des documents administratifs relatifs à la situation individuelle et familiale, ils ne seront exigés qu’après la réussite du candidat au concours.
De son côté, le ministère de l’Habitat vient d’alléger les conditions requises quant à l’octroi d’un agrément pour l’exercice de la profession de promoteur immobilier, notamment par l’annulation des exigences du diplôme universitaire et la souscription d’une assurance sur l’activité. Lors d’une rencontre ayant pour thème «L’amélioration du climat des affaires dans son volet débureaucratisation », organisée par le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care), des experts ont estimé qu’«une compétitivité d’économie est incontestablement tributaire de la dé-bureaucratisation». Il suffit de compter les temps perdus dans les files et par des milliers de personnes pour se rendre compte que ces individus «ne produisent pas et ne créent pas de richesses».
Y.A.