Rendue obligatoire depuis plus 10 ans, l’assurance contre les effets de catastrophes naturelles (Cat-Nat) peine à se positionner sur le marché. C’est ce que relève Conseil national des assurances (CNA) dans son dernier bulletin.
« Les dégâts causés par les inondations de Bab El Oued le 10 novembre 2001 et le séisme survenu le 21 mai 2003, ayant touché notamment les wilayas de Boumerdes et d’Alger demeurent encore gravés dans les mémoires.
Les dommages engendrés par ces catastrophes ont déclenché une réflexion pertinente orientée vers l’instauration d’un système de couverture permettant de répondre aux attentes des victimes en impliquant l’ensemble des acteurs dans une dynamique concrète gestion efficace des risques catastrophiques » écrit BENMOUMENE Hamida.
Le législateur a donc rendue obligatoire l’’assurance contre les effets de catastrophes naturelles (Cat-Nat) par le biais de l’ordonnance 03/12 du Août 2003. Plus de dix ans après l’instauration de cette obligation d’assurance, force est de constater que malgré l’évolution continue du patrimoine, le chiffre d’affaires peine à s’accroitre, révélant une faible pénétration. Le taux de pénétration l’assurance Cat-Nat pour les cinq années est de seulement 4,7%.
Une analyse sur le patrimoine assurable comparée à la production de la branche pour la période allant de 2007 à 2012, fait ressortir que pour le risque « habitation », le parc logement est passé de 6,4 millions en 2007 à 7,7 millions en 2012. Parallèlement, le nombre de contrats d’assurance souscrits pour cette période passe de 276 000 à 402 000 contrats, faisant ressortir un degré d’adhésion qui varie entre 4,3% et 5,2%, seulement. Le parc commercial et industriel a augmenté de 1,2 millions en 2007 à 1,7 millions en 2012, et pour toute la période, le nombre de contrats souscrits a évolué de 88 000 à 129000 contrats, affichant un taux moyens d’adhésion de 7,3%.
Forte croissance de l’Assurance Transport ces dix dernières années
L’ «Assurance Transports », comme beaucoup d’autres branches du secteur, a connu une forte croissance durant ces dix dernières années (114%) relève ZENIKHRI Mourad. « Les raisons de ce flux considérable en matière de chiffre d’affaires, demeurent liées à la croissance économique que connait le pays » explique le rédacteur de l’article.
En l’espace d’une décade (2000-2009), les différentes sociétés présentes sur le marché national ont vu leurs gains doubler : le chiffre d’affaires global de l’Assurance Transport est passé de 2,9 à 6,2 milliards de DA. Les compagnies publiques demeurent toujours en avance par rapport aux sociétés à capitaux privés et mixtes. Néanmoins, les études menées par le CNA démontrent une ascension graduelle des sociétés à capitaux autres que ceux entièrement publics. C’est ainsi que la part du marché privé est passée, à titre d’illustration, de 8,68 % en 2000 à 17,08% en 2012.
Depuis la révision des décrets 95- 344 et 96-267, des compagnies d’envergure internationale ont pu s’installer sur le marché national, et, ont opté, en sus, pour des branches qui n’étaient jusque-là pas assez exploitées. Chez ces sociétés et les quelques compagnies privées nationales, le taux de pénétration de l’ «Assurance Transports» s’est accentué d’une manière satisfaisante. Le marché a connu une légère baisse par rapport à 2011 (370 millions DA), mais celle-ci n’a pas été très influente, d’autant qu’à partir de l’année qui a suivi, 2013 en l’occurrence, une tendance vers la progression a été enregistrée (hausse de 2,7%).
Evolution de la branche « Incendie » depuis le début de la décennie
Le montant de la production de la branche « incendie» est passé de 10,6 millions en 2010 à 14,7 millions de dinars en 2013. Durant les années 2011 et 2012, le chiffre d’affaires de la branche a connu des progressions respectives de 18,6% et 22,4%, contrairement aux années 2010 et 2013 au cours desquelles ce chiffre a accusé des baisses respectives de 3,2% et 4,4%.
Entre 2010 et 2012, la part de l’assurance «incendie», dans le portefeuille de la branche « Incendie et risques divers » (IRD), a enregistré un accroissement continu, passant de 40,1%, en 2010, à 43,6%, en 2011, pour atteindre 48,7% en 2012. Cette part est en décroissance en 2013, puisqu’elle atteint 41,6%.
A. S.
