Malgré les tentatives de déstabilisation sur les réseaux sociaux: Les candidats sereins et confiants

Malgré les tentatives de déstabilisation sur les réseaux sociaux:  Les candidats sereins et confiants

Les mesures prises par le ministère de l’Education pour sécuriser le bac ont plu à tous les candidats.

11 h 10 minutes devant le lycée technique Ibn El Haithem de Hussein-Dey à l’est d’Alger, il y avait une foule nombreuse devant le portail principal. Ce sont les candidats au bac- filière sciences expérimentales- qui viennent de sortir de l’épreuve de langue arabe dont le coup d’envoi a été donné à 9h du matin.

Ce n’est pas encore la fin de l’épreuve. Celle-ci devrait se terminer normalement à 11h30. Loin s’en faut! Tout sourire, les candidats s’échangeaient des embrassades et des «tape-cinq». «Comment c’était? Quel sujet as-tu choisi? Comment étaient les surveillants? A-t-on attrapé quelqu’un en train de tricher?» Ce sont-là les quelques questions que les candidats s’échangeaient à chaud, a-t-on pu constater sur place. Certains aimaient s’étaler dans leurs réponses, d’autres non.

«On laisse cela pour l’après-midi», a lâché Naïma à une de ses copines qui lui demandaient est-ce qu’elle a bien travaillé, en précipitant le pas pour embarquer dans la voiture de son papa qui l’attendait sur l’autre côté de la chaussée. Comme le papa de Naïma, ils étaient nombreux les parents qui attendaient là leurs enfants pour les récupérer et s’enquérir de leur travail. «C’est normal que je vienne voir ma fille. C’est la première fois qu’elle passe son bac. Je ne vous cache pas, j’ai la peur au ventre pour elle. L’examen du bac est important dans la scolarité de chaque élève», nous a dit une maman ayant les mains accrochées au grillage de l’établissement et le regard fixé sur la petite porte du lycée donnant sur l’entrée principale. Interrogées sur les sujets de l’examen de la langue arabe, les copines de Naïma étaient catégoriques. «Les sujets(2) étaient abordables.

Avec un peu de concentration, un élève moyen peut s’en sortir très bien. Franchement nous ne nous y attendions pas!», nous ont déclaré nos interlocutrices à l’unanimité, en précisant que l’organisation était parfaite à l’intérieur de l’établissement. Le bon choix des sujets de la langue arabe qui n’est pas une matière essentielle pour les élèves scientifiques, a beaucoup aidé les candidats à se concentrer, a témoigné de son côté Zakaria. «Le premier sujet (un poème) de Mohamed El Aïd El Khalifa a porté sur les louanges du début de la révolution algérienne. Pour répondre aux questions, il suffit de bien lire le poème.

Le second a porté sur l’évolution du théâtre. En choisissant ce sujet, le candidat doit analyser le texte et bien le comprendre», a enchaîné Zakaria, en nous confiant qu’il a opté pour le premier sujet, car il aime bien tout ce qui est histoire. Notre interlocuteur qui vient de passer lui aussi pour la première fois l’examen du bac, s’est dit totalement d’accord avec le ministère de l’Education quant aux mesures draconiennes qu’il a prises pour sécuriser lebac. «Effectivement, nous avons été dépossédés de nos portables à l’entrée des salles. Nous avons appris aussi que le WI-FI a été désactivé et que des brouilleurs étaient installés partout dans les salles. Mais crois-moi que ceci ne m’a jamais dérangé.

Au contraire, cela m’a aidé à mieux me concentrer», a ajouté le candidat tout confiant en ses capacités. La mesure prise de prévoir des sujets de réserve par le ministère de tutelle en cas de fuite des sujets, est aussi une excellente idée, a jugé Zakaria pour qui il n’y a pas si déstabilisant et perturbant pour un bon élève que le manque d’organisation et les rumeurs de la fuite des sujets. «J’ai eu avec moi cette année dans ma classe de très bons élèves qui ont refait leur bac, à cause de l’absence de la sérénité lors du bac de l’année dernière. Ils ont été pris de panique et ils ont tout oublié.

Je prie Dieu pour que ça ne se répète pas cette année», souligne notre vis-à-vis. Assis avec Zakaria, Djalil s’est dit lui aussi content des mesures prises par Benghabrit. A l’inverse de Zakaria, Djalil va passer son bac pour la troisième fois. «Malgré que je passe mon bac pour la troisième fois, je suis content de voir les voies de la triche réduites à néant. J’ai passé le bac l’année dernière et croyez-moi je l’ai raté, à cause justement de l’anarchie qui l’a caractérisé.», se rappelle-t-il avec regret.

Djalil n’est pas uniquement content des mesures prises, parce qu’elles aident à la concentration, mais aussi parce qu’il n’ a plus envie de passer une deuxième session comme l’année dernière. «Je suis fatigué, je n’ai plus la force pour préparer une deuxième session de surcroît pendant le mois sacré», a-t-il ajouté. Les candidats au bac scientifique devaient passer dans l’après-midi d’hier à partir de 13h, l’examen de sciences islamiques. Les matières sérieuses pour eux commenceront aujourd’hui avec les mathématiques.

Il est à signaler par ailleurs que la diffusion des sujets de langue arabe et celui des mathématiques pour les candidats au bac lettres et langues étrangères ont été postés, quelques minutes après leur distribution, sur les réseaux sociaux. La ministre Benghabrit qui se trouvait à Guelma pour le coup d’envoi officiel de l’examen a tenu à dénoncer une nouvelle fois ces pratiques et menacer les auteurs. «Les auteurs de la diffusion des sujets seront pris tôt ou tard. Ils seront sévèrement punis», a menacé Benghabrit, en invitant les élèves à ne pas y prêter attention et se concentrer sur leur examen.