Rien ne va plus dans le secteur de la Santé. Les syndicats ne décolèrent pas et les promesses du ministre ne semblent pas beaucoup convaincre.
Hier, les paramédicaux ont tenu un rassemblement suivi d’une marche à l’hôpital Mustapha- Pacha où des centaines de grévistes ont participé à cette action de protestation. A l’échelle nationale, la mobilisation «reste très forte», affirme Lounes Ghachi, porte-parole du syndicat des paramédicaux. Selon lui, le ministère de tutelle n’a toujours pas réagi et l’option du dialogue a été ignorée. «Nous sommes un syndicat, c’est au ministère de nous inviter au dialogue, la balle est dans son camp», a-t-il indiqué. «Si le ministère a des propositions concrètes à nous soumettre nous sommes disposés à arrêter la grève», a-t-il ajouté.
En attendant, la situation dans les hôpitaux est inquiétante. Des milliers de malades sont privés de leurs analyses médicales, des rendez-vous reportés et le service minimum est loin de satisfaire des patients souffrants et stressés. Mais ce qui est à craindre est le pourrissement de la situation dans les prochains jours. Au risque de voir la grève des paramédicaux durer encore davantage, d’autres syndicats dénoncent, eux aussi, la politique de l’actuel ministre et tiennent à exprimer leur solidarité avec le personnel paramédical.
Un rassemblement a d’ailleurs été programmé mercredi prochain. Il sera observé par plusieurs syndicats du secteur, à savoir, les praticiens de la santé publique, les praticiens spécialistes, les paramédicaux, les hospitalo-universitaires et le Conseil de l’Ordre des médecins. Tous sont contre l’approche d’Ould Abbès concernant la gestion du secteur. Ils demandent à être associés à la prise de décision et la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des travailleurs. Le rassemblement d’après-demain a pour objectif principal de ramener la tutelle à accepter d’associer tous les partenaires à l’élaboration de l’avant-projet de la loi sanitaire.
Après leur retrait de la conférence nationale de la santé, les syndicats comptent revenir à la charge. L’on ne sait pas quels seront les développements que connaîtra la situation, mais le spectre des mouvements de grève plane sur les hôpitaux. A sa désignation à la tête du secteur, Ould Abbès a promis des solutions aux doléances exprimées et prôné le dialogue comme mode d’emploi. Il a récemment déclaré à la presse : «Je ne suis pas un homme de confrontation» et que les portes de son ministère sont «ouvertes à tous les syndicats».
Des déclarations qui ne trouvent pas d’écho auprès du personnel médical qui affiche de la méfiance aux assurances de la tutelle. Cette dernière ne fait d’ailleurs aucun effort pour dissiper les nuages et montrer sa bonne volonté aux représentants des travailleurs. «Depuis des années, le ministère de la Santé promet et ne tient pas ses engagements», rappelle un gréviste de la wilaya d’Alger. Le courant ne passe plus entre les deux parties, au grand dam des malades livrés à eux-mêmes.
Par Aomar Fekrache