Comme beaucoup d’autres sociétés ou administrations, la Société d’exploitation et de gestion des gares routières d’Algérie (Sogral) a décidé de passer à une vitesse supérieure en matière de prestation de services en envisageant l’introduction de la réservation en ligne. Le e-payement est envisagé depuis des lustres, mais sur le terrain, c’est une autre paire de manches.
En effet, la Sogral prévoit de lancer, avant la fin de l’année 2015, un programme de modernisation de ses services visant à améliorer les prestations offertes aux voyageurs.
Cette société, qui gère, entre autres gares routières, celle du Caroubier (Alger), envisage d’introduire le service de réservation des billets en ligne e-ticket, a indiqué à l’APS, son directeur général, Mohamed Saïd Cheref. «Cette opération sera mise en oeuvre avec la collaboration de la Banque de développement local (BDL) qui travaille actuellement à sécuriser le site Internet conçu à ce titre avant le lancement de ce nouveau service vers la fin de l’année », fait savoir le même responsable.
En outre, la Sogral va installer des terminaux de paiement électronique (TPE) ainsi que des distributeurs automatiques qui permettront aux voyageurs d’acquérir leurs billets sans passer par les guichets traditionnels, ajoute M. Cheref. Afin de permettre aux usagers de réserver à l’avance leurs billets et mieux organiser leurs voyages, cette entreprise compte aussi développer de nouvelles formules de réservation tels la réservation à longue durée et l’abonnement mensuel ou trimestriel en concertation avec les transporteurs.
Ces projets, qui visent à «créer une certaines fluidité dans les gares et améliorer la qualité du service public», seront concrétisés, dans une première phase, à la gare du Caroubier avant de les généraliser progressivement à travers les 44 autres gares gérées par Sogral. En 2014, quelque 55 millions de voyageurs ont transité par les gares routières de cette entreprise publique. Même si l’intention est d’offirir de meilleures prestations aux usagers, les moyens sont-ils mis en oeuvre pour y parvenir ? Depuis des lustres, l’on évoquait le e-payment, le egouvernement… mais le constat est tout autre.
L’Algérie est-elle prête à généraliser ce types d’opérations ? Selon une source du ministère des Finances citée par TSA, le gouvernement veut accélérer la cadence en décidant de généraliser le paiement électronique avant la fin de l’année. Mais il sera difficile sûrement d’y parvenir lorsqu’on sait que pour obtenir sa carte bancaire à titre d’exemple, le citoyen, déjà peu enclin à procéder à ce genre d’opérations, attend parfois des mois et des mois. Des situations qui découragent plus d’un.
En outre, il y a lieu de rappeler à titre illustratif, la «rareté» des terminaux de paiement électronique (TPE) au niveau des grands magasins. L’absence de textes réglementaires, freine également le commerce électronique qui, faut-il le dire, est au stade primaire pour ne pas dire embryonnaire.
«L’ouverture du paiement sur Internet à la vente de biens matériels à travers la carte CIB reste tributaire de la promulgation des textes d’application de la loi 15-04 relative à la signature et à la certification électroniques, publiée au Journal officiel en février dernier», avait déclaré le directeur général du GIE-Monétique, Mouatassem Boudiaf à la revue N’tic. Encore qu’il faudrait habituer l’usager à une pratique qui lui est totalement étrangère et dont il doute encore de la fiabilité.
S.A.M