Le poisson reste inaccessible
Tout le monde en est convaincu, puisqu’il s’agit d’un constat établi par toutes les catégories de la société. Les prix du poisson sont devenus, notamment ces dernières années, de plus en plus exorbitants.
Les causes de cette crise, sont d’ordres purement économiques, comme la quantité de poisson mise à la vente, l’instabilité du pouvoir d’achat, les infrastructures et les moyens mis sur place pour l’activité de pêche.
Dans le but de développer le secteur et éradiquer les points noirs, la Direction de la pêche et des ressources halieutiques a décidé de recenser les réalisations et les acquisitions enregistrées à Oran dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture, et de prendre acte des recommandations et orientations formulées par les élus de la wilaya.
Pour rappel, les pouvoirs publics ont engagé de nombreuses actions et mesures de soutien au secteur de la pêche, pour des objectifs d’autosuffisance alimentaire. Toujours dans ce cadre, la vision prospective de développement de la pêche et de l’aquaculture dans la wilaya, aspire à la promotion du secteur pour assurer une utilisation optimale des espaces maritimes et continentaux, ainsi que l’optimisation des infrastructures portuaires de base et les superstructures en rapport.
Ceci en adéquation avec les exigences des textes et leur adaptation aux besoins réels des activités liées à la pêche et à l’aquaculture. Pour rappel, la loi 01-11 du 03 juillet 2001 relative à la pêche et à l’aquaculture, lève les contraintes contenues dans l’ancienne législation et actualise certaines de ses dispositions devenues obsolètes par rapport aux nouvelles données économiques mondiales.
Ce nouvel instrument législatif lance les jalons d’une véritable politique de pêche et d’aquaculture en adéquation avec les nouvelles données économiques qui tendent à une mondialisation des activités de pêche maritime, tout en dictant des mesures de préservation et d’exploitation rationnelles des ressources halieutiques.
La loi trace, à cet effet, les grandes lignes par les textes d’application qui lui sont subséquents et traitant des aspects suivants : les conditions d’exercice de la pêche, les activités professionnelles, industrielles et commerciales liées à la pêche, les conditions et modalités d’intervention des navires de pêche dans les eaux sous juridiction nationale, la pêche scientifique, la pêche récréative, les établissements de pêche et d’aquaculture, la nomenclature des engins de pêche interdits à l’importation, la fabrication, à la détention, etc.
D’autre part, pour bien décrire Le secteur de la pêche, il est régenté par une DPRH instituée en 2002 composée de quatre services avec 2 antennes de pêche sises aux ports d’Arzew et d’Oran, deux entreprises de gestion de ports et abris de pêche à Oran et Arzew (EGPP filiales SOGEPORTS), la Chambre de la pêche et d’aquaculture d’Oran en voie de redynamisation.
Celle-ci est représentée par 7 associations: des armateurs des chalutiers, des armateurs de sardiniers, des armateurs d’Arzew, des armateurs des petits métiers d’Oran, des armateurs des petits métiers de Cap Blanc et celle des petits métiers d’El Ançor.
Il est à signaler que Le secteur de la pêche et de l’aquaculture dans la wilaya bénéficie d’une façade maritime, d’une longueur de côtes de l’ordre de 140 km.
Une surface maritime globale estimée à 8.316 km² dont une surface de zones de chalutage de 182 km², une surface de zones pour petits métiers de 1.210 km² et près de 7.000 km² de grande pêche constituant la ZPR.
D’autre part, les ressources halieutiques de la wilaya comportent diverses espèces de poissons constituant une biomasse de 29.000 tonnes quantifiant un stock pêchable, (autorisé à être pêché), évalué à environ 10.000 tonnes et correspondant au 1/3 de la biomasse.
La production comptabilisée au cours des huit derniers mois de l’année 2009 est de 5.794 tonnes alors que la production réalisée durant la même période de l’année 2008 est de 3.703 tonnes, soit environ 2.094 tonnes de plus.
Les moyens mis en œuvre pour produire cette quantité portent sur 27 chalutiers, 91 sardiniers, 58 petits métiers. Soit 176 unités de pêche sur un inventaire de 374 navires inscrits sur le registre de la matricule des navires de pêche. Le secteur de la pêche dans la wilaya d’Oran a enregistré ces dernières années la réalisation de nombreux investissements conséquents, à la faveur de la mise en œuvre de différents programmes sectoriels et intersectoriels.
Le bilan des différents programmes montre le lancement de 39 projets dans le cadre des programmes sectoriels 2001-2004 et 2005-2009, avec un coût global de 2.293.926.558,00 DA et un montant de subventions de l’Etat de l’ordre de 773.147. 226,00 DA. 36 projets avec un coût de 1.222.000.000,00 DA et un montant de subvention de plus de 405.000.000,00 DA, ont été livrés et mis en service.
S’agissant des investissements, enregistrés dans le cadre des dispositifs de soutien de l’Etat (ANSEJ, ANGEM, CNAC, microcrédits et crédits bancaires), le secteur de la pêche dans la wilaya d’Oran a délivré plus de 70 autorisations de pêche.
Au stade actuel, il fait état de l’acquisition de 56 navires de pêche, dont 34 sardiniers et 22 petits métiers acquis au titre du programme ANSEJ. 60 autres unités de pêche acquises au titre des autres dispositifs financiers de l’Etat (CNAC, microcrédits et autres).
Concernant le bilan des perspectives, la Direction de la pêche et des ressources halieutiques a défini un vaste programme de développement à l’échéance 2025, portant sur l’intensification de la pêche aux petits pélagiques, l’intensification de la production de poisson de tout genre, le programme de pêche hauturière et le développement de l’aquaculture.
Ce programme induira un développement équilibré par rapport à l’exploitation des ressources halieutiques et assurera un support indispensable pour la durabilité de la production et la régularité de l’approvisionnement du marché. Ce programme à l’horizon 2025 se traduira, pour la wilaya d’Oran, par l’intervention du ministère, de la wilaya et du secteur privé.
Pour l’emploi, les différents programmes projetés à l’horizon 2025 généreront la création de 10.969 nouveaux emplois. En outre, la production totale à l’horizon 2025 sera de 27.200 tonnes dont 21.000 tonnes assurées par les débarquements de la pêche et 6.200 tonnes issues de la production aquacole.
Le type d’investissement que la direction a soumis à l’examen de l’APW d’Oran pour son adoption et son financement sur le budget de wilaya porte sur des projets d’accompagnement portant sur l’étude pour la réhabilitation et l’organisation du port de pêche d’Oran, étude, réalisation et équipement de parkings à étages pour navires de plaisance et petits métiers et étude pour la réhabilitation de la halle à marée d’Oran. Par ailleurs, l’analyse et le constat des ports de pêche d’Oran et d’Arzew montrent une saturation des plans d’eau.
Il y a nécessité, alors, d’optimiser leurs capacités en vue d’une meilleure rentabilité. Les pouvoirs publics ont d’ores et déjà pris les devants pour « faire respirer » les ports mixtes à travers la réalisation de nouveaux ports de pêche et de plaisance, dont celui de Kristel en cours de réalisation, de 300 m/l avec capacité d’accueil de 12 sardiniers, 35 petits métiers et 40 embarcations de plaisance.
Le futur port de Cap Blanc dont l’étude est finalisée et proposée à l’inscription pour sa réalisation en 2010, a une capacité de 350 m/l permettant l’accostage de 10 sardiniers, 35 petits métiers et 50 embarcations de plaisance.
Concernant le projet de réhabilitation du port d’Oran, des actions visant sa redynamisation et à mettre en place un pôle économique à haute valeur ajoutée, pour impulser le processus de développement de tous les secteurs, seront engagées.
En effet, pour la délimitation physique du port de pêche d’Oran, les opérations de démolition des structures sur une surface de 6.000 m², datant de l’époque coloniale, vétustes, précaires, en état de délabrement avancé et sans aucune servitude, sont indispensables, la réalisation d’une tour administrative, l’étude et la réalisation d’un garage à étages pour bateaux de plaisance et petits métiers, la réalisation de cases pêcheurs, la réalisation d’un foyer pour marins, le revêtement de la terre-plein du port de pêche sur 7.000 m², la réalisation d’une plate-forme logistique (conservation, congélation et transport froid), la réalisation d’un parking pour mareyeurs, la réalisation de corps morts, le confortement des quais, la réhabilitation et la rénovation de quatre (04) appontements, la réhabilitation du réseau de l’éclairage public, la réalisation d’une déviation sur 250 m/l (déversement des eaux usées dans le bassin port de pêche pollué), la réhabilitation de la signalisation maritime dans les eaux confinées (bassin) par l’ONSM, le dragage du port et le renflouement des épaves sont prévues .
En ce qui concerne le projet de réhabilitation du port d’Arzew, une étude d’extension des capacités d’accostage (appontement) sera bientôt lancée.
Reportage réalisé par Souad Berkeche
