Malgré les mesures de sécurité déployées, Les faux billets de 1 000 DA toujours en circulation

Malgré les mesures de sécurité déployées, Les faux billets de 1 000 DA toujours en circulation

Dinars-argent-algérie (1).jpgLe phénomène des faux billets inquiète de plus en plus les citoyens, les commerçants et même les institutions bancaires. C’est une véritable psychose car malgré les mesures de sécurité le phénomène persiste. Personne ne fait plus confiance à personne.

Ce sont généralement de faux billets de mille dinars et de cibq cebt dinars qui sont toujours en circulation à Alger. Il y a une semaine de cela, dans le marché de Larbaâ, à Blida, plusieurs clients ont été victimes de ce phénomène. Ammi Omar en est une.

«Je fréquente souvent ce marché car il est très grand et connu pour ces prix qui sont bas par rapport à d’autres marchés. Vendredi dernier, je suis passé chez l’un des bouchers du coin. Je lui ai donné un billet de 2 000 DA, il m’a rendu la monnaie avec un billet de 1000 Da. Je n’ai pas fait attention. Mais lorsque je suis allé acheter des olives, le vendeur a refusé de prendre le billet de 1 000 DA.

En fait il l’a reconnu que c’était un faux billet », témoigne ammi Omar, qui nous précise qu’il est retourné par la suite chez le boucher et fort heureusement ce dernier a accepté de reprendre son faux billet. En fait, Ammi Omar n’est ni la première ni la dernière victime de ce genre d’incident. D’autres ont également témoigné qu’ils ont eu affaire avec des faux billets de 500 DA, dans le même marché. Pour ces victimes, les trafiquants choisissent les marchés pour leurs faux billets car la majorité des commerçants ne font pas attention à ce genre de trafic. Même les clients sont souvent naïfs et ne se rendent pas compte des faits.

Déjà, à maintes reprises, plusieurs citoyens ont dû s’en débarrasser sans prendre le soin d’aviser qui de droit, au vu des risques encourus vis-à-vis de la loi. «Ce n’est pas un jeu, le trafic de faux billet, c’est tout droit la prison. Alors, n’importe qui se serait contenté d’accuser le coup et de faire gaffe qu’on ne la lui refasse pas une deuxième fois…», nous dira l’un des commerçants du marché de Larbaâ.

Comment reconnaître les faux billets de mille dinars en circulation ? Pour distinguer le faux billet du vrai, un minimum d’attention est nécessaire, car, à première vue, ce n’est pas évident de s’en rendre compte tellement les quelques anomalies signalées relèvent de petits détails qui seraient loin d’attirer l’attention. La ressemblance est telle qu’il faut vraiment un regard bien posé sur la coupure pour détecter les failles. il faut d’abord mettre la coupure bien en lumière pour s’apercevoir que l’ombre multipliée de la tête du buffle, généralement visible en arrière plan sur la partie blanche, sans motif du billet est absente.

Autre détail, la bande la plus large argentée où est reproduit en miniatures discrètes le portrait de l’Émir Abdelkader fait défaut aussi, contrairement à la ligne en pointillé visible à côté de la tête de l’animal, sur la partie droite du billet. Aussi, selon les spécialistes du domaine, sur la fausse coupure, le nombre en dix chiffres, transcrit entre les deux cornes du buffle, ne dépasse pas les limites de la bande colorée sur laquelle il est mentionné, à la différence du vrai billet où les chiffres sont plus imposants et dépassent des deux côtés la bande en question.

Sur la face B du billet (où un seul animal est visible), l’on se rend compte aussi, que la fausse coupure n’a aucun arrière-plan, tout comme sur l’autre face d’ailleurs. Il est à préciser également que la coupure qui a fait l’objet de reproduction est celle datant du 21-05- 1992 et qui porte la signature du «Gouverneur Keramane».

Des anomalies qui semblent frappantes pour les experts mais qui ne sont généralement pas détecté par un simple citoyen. Et dire que la chasse aux faux billets ne s’arrête pas car les services de sécurité spécialisés dans ce domaine déploient des efforts afin d’intercepter les trafiquants. Il faut dire également que les mesures prises par le gouvernement jusque là n’ont pas eu les résultats escomptés dans ce sens.

Ines B.

Des scanners et compteuses de billets à la rescousse

Le trafic de faux billets connaît une ampleur inquiétante en Algérie, au point que l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) avait annoncé, en mars 2011, avoir importé près de 2 000 scanners et compteuses électroniques de billets de banque. Il s’agit, d’appareils dernier cri. Les trafiquants de faux billets de banque ne baissent pas les bras puisque redoublant d’«astuces» dans le but de faire écouler sur le marché ces faux billets, utilisant parfois de vrais billets de banque, selon la DGSN.

Des affaires ont été enregistrées à Marseille, en Italie et à Lyon, dans lesquelles il s’agissait de trafic de faux billets de 1 000 DA introduits en Algérie». D’autres affaires de trafic de faux billets sont enregistrées à Alger, Annaba et Mostaganem. Pour faire face à cette situation, les banques algériennes ont renforcé le contrôle de la monnaie. De nouveaux matériels sont donc acquis par ces institutions afin de mettre fin à ce phénomène. C’est le cas d’ailleurs de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), cette dernière envisage d’acquérir des détecteurs de faux billets.

Un appel d’offres national et international pour de nouvelles acquisitions a été lancé par ladite banque. Il porte sur la fourniture, la livraison et la mise en service de 78 compteuses de billets de banque dotées de détecteur de faux billets. Pour les pouvoirs publics, les faux billets ne sont pas une menace inquiétante, ils ne sont pas le talon d’Achille de notre seul pays mais même de ceux développés.

Ce qui a priori est sans doute vrai mais sauf que le fléau n’a pas connu la dimension endémique qui se manifeste actuellement chez nous. Il faut reconnaître également que pas mal de commerçants qui ont les moyens sont équipés de détecteurs de faux billets comme les pharmaciens, car ils sont nombreux qui ont été victimes de ce trafic sans qu’ils trouvent pour autant des solutions pour y faire face sauf de s’équiper de ce genre d’appareil.

Actuellement, l’Algérie est beaucoup plus un pays d’écoulement de billets de banque fabriqués à l’étranger qu’un pays émetteur. Les faussaires qui se trouvent en Algérie ne sont en fait que de petits délinquants, des groupes organisés d’une manière primaire qui ont recours à un ordinateur performant, un scanner et une imprimante pour l’impression de billets de banque. Pour le moment, nous n’avons pas d’ateliers spécialisés dans la fabrication de fausse monnaie. L’Algérie est beaucoup plus concernée par la mise en circulation de faux billets fabriqués à l’étranger, mais si les autorités algériennes ne prennent pas au sérieux ce phénomène, la situation risque de prendre de l’ampleur.

Synthèse I. B.