Malgré les instructions des autorités publiques, 30 000 espaces commerciaux toujours fermés

Malgré les instructions des autorités publiques, 30 000 espaces commerciaux toujours fermés

Près de 66 % de la production nationale destinée aux marchés de gros, s’écoule dans le marché informel, a déclaré hier, le vice-président de la chambre de Commerce et d’Industrie de la wilaya d’Alger, Melzi Said, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’Ugcaa (Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens).

Un état de fait qui porte préjudice, à bien des égards, à l’Economie nationale. La conférence s’est axée sur la non-exploitation et la fermeture des locaux commerciaux, notamment au niveau des grandes villes du pays.

Selon le président de l’Ugcaa, boulenouar Hadj-Tahar, leur nombre est estimé à quelque 30.000 espaces non exploités. La capitale à elle seule, comprend plus de 1 200 locaux fermés, d’après le conférencier.

Ces statistiques concernent seulement les grandes wilaya du pays à l’instar d’Oran, Constantine, Tizi Ouzou…etc. Touchant tant le secteur public que privé. Sans compter les locaux cadenassés au niveau du reste des wilayas du pays.

L’un des principaux problèmes, selon les syndicalistes, reste celui de la bureaucratie qui ne cesse de mettre des bâtons dans les roues au bon fonctionnement des administrations algériennes, tous secteurs confondus.

La délivrance des papiers autorisant l’exercice de la fonction de commerçant, de quelque nature que soit l’activité, est tributaire de la commune, cette autorité compétente est chargée de délivrer les autorisations, et les organismes étatiques, comme l’AADL ou l’OPGI sont à l’origine des blocages, a précisé Boulenouar.

Pour ce qui est du volet privé, la cause reste celle de l’héritage, a-t-il ajouté. Le bien immobilier ne peut être exploité pour motif de conflit familial sur le leg des biens, soutient-il.

A cet effet, les membres de l’Ugcaa ainsi que le vice-président de la chambre de Commerce de la wilaya d’Alger interpellent les pouvoirs publics à résoudre ces problèmes, afin de mettre fin à ce phénomène attentatoire à l’activité commerciale et à l’Economie nationale.  » Bien que les efforts financiers consentis par l’Etat soient salutaires, mais encore faut-il exploiter les infrastructures déjà réalisées « , a énoncé Melzi Said.

A cet égard, Boulenouar n’omet pas d’intervenir pour conforter l’approche de son collègue, en avançant des exemples de marchés réalisés, mais non exploités à travers le territoire national. Le plus probant est le marché de gros au niveau de la commune de El-Kharrouba, dans la wilaya de Boumerdès.

Quelque 549 locaux y sont fermés pour des raisons administratives. L’autre marché aménagé, mais toujours pas exploité, est celui d’El-Harrach, avec 112 locaux clôturés, inaugurés par le ministre du Commerce lui-même, a tenu à souligner Boulenouar. Ainsi que le souk d’El-Tarf, dont 200 locaux sont condamnés.

Ou encore le pôle touristique, par excellence, du Maqam El-Chahid, avec plus d’une centaine d’espaces fermés. La raison est la lenteur des démarches administratives. Par ailleurs, certains espaces sont fermés pour servir à des fins malsaines. Pour fabriquer des produits prohibés comme la chique et le tabac.  » Ou servant à autre chose « , dit Boulenouar, sans vouloir aller plus loin.  »

On sait tous à quoi ça sert « , a-t-il déclaré. Faisant référence aux lieux de débauche, de manière à ne pas choquer l’auditorat. D’où la vive interpellation des pouvoirs publics à intensifier le contrôle de ces locaux fermés,  » pour le bien de tous « .

Kahina Sameur