Le Royaume-Uni et le Danemark ont demandé à leurs touristes de quitter la Tunisie, en dépit des mesures prises par les autorités tunisiennes et les discours rassurants du Premier ministre, Habib Essid. Londres estime qu’une “nouvelle attaque terroriste est hautement probable”, selon le ministre des Affaires étrangères, Philip Hammond, sur la BBC.
“Nous jugeons prudent et justifié de faire ce changement”, a-t-il ajouté, précisant “ne pas avoir d’information suggérant une menace spécifique ou imminente”, a repris l’AFP. “Si vous êtes en Tunisie et que vous n’avez pas une raison essentielle de rester, vous devriez partir”, a appelé le chef de la diplomatie britannique. Selon l’Association des agences de voyages britanniques ABTA, il reste environ 3 000 touristes britanniques en Tunisie, contre 20 000 au moment de l’attaque terroriste, le 26 juin, à Sousse, qui a fait 38 victimes, dont 30 Britanniques. Le Danemark a appelé aussi ses ressortissants à en faire de même.
“Si vous vous trouvez en Tunisie et n’avez pas de raison essentielle d’y rester, il vous est recommandé de partir avec l’aide d’un voyagiste ou via un vol commercial”, a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet. “Il est recommandé aux voyageurs qui ont des raisons indispensables de se rendre en Tunisie d’observer des précautions particulières dans les lieux visités par de nombreux étrangers, y compris les bars et les hôtels”, a-t-il poursuivi. La Finlande a également amendé hier ses conseils à ses ressortissants. “Troubles politiques intérieurs. Risque élevé de nouvel attentat contre des touristes. Les autorités n’assurent pas la sécurité des zones touristiques de manière adéquate. Les voyages vers les régions frontalières sont interdits”, écrit l’ambassade de Finlande à Tunis sur son site Internet. L’attente de Sousse a fait déjà perdre à la Tunisie plus de 453 millions d’euros, selon les estimations officielles.
Les pertes pourraient être encore plus importances d’ici à la fin de l’année, malgré les assurances de Tunis qui affirmé avoir pris suffisamment de mesures pour protéger ses sites touristiques et protéger les touristes étrangers. La France n’a encore rien décidé, a indiqué le Quai d’Orsay. “Nos conseils aux voyageurs soulignent le risque terroriste en Tunisie et les menaces persistantes émanant des réseaux terroristes djihadistes”, a rappelé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, en réponse à une question lors d’un point presse.
Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a expliqué, dans un entretien aux radios tunisiennes, que la décision britannique est souveraine. “Je vais appeler le Premier ministre britannique pour lui affirmer que nous sécurisons leurs intérêts et leurs ressortissants en Tunisie. Nous allons assurer et garantir la sécurité de tous les étrangers en Tunisie”, a-t-il ajouté sur les ondes de Shems fm. À noter que la crise qui touche le secteur du tourisme en Tunisie menace directement plus de 400 000 emplois.
L. M./Agences
