Malgré les difficultés financières: Raouya confiant

Malgré les difficultés financières: Raouya confiant

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Le ministre des Finances estime que les entreprises algériennes sont en mesure de relever le défi de la croissance économique hors hydrocarbures, tant sur le plan interne qu’externe, en ciblant davantage les marchés extérieurs.

Difficile, mais pas impossible. C’est ce qu’a déclaré, hier, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya en parlant de l’année 2019. Sans user de paraboles ou autres métaphores, le grand argentier du pays a déclaré: «L’année 2019 sera une année difficile.» La réalité ne peut être dissimulée: l’Algérie subit de plein fouet les effets d’une crise économique mondiale. La baisse du prix du baril, dont les ventes constituent la principale source financière de l’Algérie, a vidé les caisses de l’Etat. Mais une année difficile ne veut pas dire une année insurmontable.

«Les entreprises algériennes sont en mesure de relever le défi de la croissance économique hors hydrocarbures, tant sur le plan interne qu’externe en ciblant davantage les marchés extérieurs», a renchéri le ministre, confiant que les objectifs inscrits dans la loi de finances 2019, seront atteints, à savoir la rationalisation des dépenses, le renforcement des recettes budgétaires et un taux de croissance hors hydrocarbures de 3,2%.

M.Raouya qui participait à une journée d’information sur les dispositions de la loi de finances 2019 et leur impact sur l’entreprise, organisée par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci), a estimé que l’effort budgétaire accru, qui a consacré en 15 ans plus de 30.000 milliards (mds) de DA à l’investissement dans les infrastructures, portera ses fruits. Il a, encore une fois, assuré que l’économie algérienne, malgré la conjoncture financière difficile, «fait toujours preuve de résilience». L’assurance de Raouya a vite trouvé échos auprès du président de la Caci, Mohamed Laïd Benamor.

Ce dernier a exprimé la détermination des industriels à relever les défis de la croissance du pays. M.Benamor qui dit soutenir le choix du gouvernement de recourir au financement non conventionnel pour couvrir son budget, exprime cependant ses préoccupations quant à la dépréciation du dinar et au coût des transferts sociaux, qu’il juge trop élevés. Il a ainsi appelé le gouvernement à ne pas hésiter à recourir au ciblage des subventions. Il a également appelé à l’adoption d’un dispositif «plus courageux» de lutte contre le marché informel. L’intervention du représentant de la direction générale des douanes est également venue appuyer les déclarations du ministre.

Puisque Ibrahim Abalou, le directeur de la législation, de la réglementation et des régimes douaniers a, en présentant les principales décisions prises, visé la promotion des exportations. Il s’agit notamment de l’octroi du feu vert aux exportations de fruits, légumes et autres produits périssables, la mise en place de structures et d’espaces dédiés à l’exportation, l’allégement des contrôles des autres marchandises, ainsi que la mise en place d’une «Brigade Export» chargée exclusivement du contrôle des marchandises destinées à l’exportation.

En prenant la parole, le directeur de la législation et de la réglementation fiscale à la direction générale des impôts (DGI) Kamel Touati, a choisi de faire dans la didactique, en détaillant aux participants les dispositions fiscales de la loi de finances 2019. Le directeur général des Impôts, Mustapha Zikara a rappelé que la loi de finances 2019 ne contenait aucune nouvelle imposition, tout en prévoyant des mesures d’encouragement à la production locale et des réductions des droits de douane et de TVA, afin d’encourager l’industrie naissante.

Mustapha Zikara a enfin annoncé que sa direction était sur le point de finaliser le processus d’informatisation. «2019 sera l’année du déploiement massif de la solution informatique au sein de la DGI», a-t-il promis. Il a fait savoir que 22 centres des impôts sont actuellement connectés au système d’information de l’administration, baptisé «Djibayatic», en attendant l’élargissement de la plate-forme numérique pour contenir une cinquantaine de centres à court terme.