MALGRÉ LES DÉCLARATIONS DU RECTEUR ET DU VICE-RECTEUR PÉDAGOGIQUE, Les étudiants de l’USTHB maintiennent la grève

MALGRÉ LES DÉCLARATIONS DU RECTEUR ET DU VICE-RECTEUR PÉDAGOGIQUE,  Les étudiants de l’USTHB maintiennent la grève
Des membres d’associations estudiantines de l’université des sciences et technologies Houari-Boumediene de Bab Ezzouar (USTHB), en grève illimitée depuis une semaine, se disent «plus ou moins satisfaits» des déclarations de du recteur et du vice-recteur pédagogique, mais veulent des engagements écrits.

Les étudiants de ce campus qui exigent la réintégration des étudiants en mastère, notamment la promotion du bac 2006, l’accès aux postes de graduation et le départ du vice-recteur pédagogique ont durci hier le ton en procédant à la fermeture de salles de travaux pratiques et de travaux dirigés et n’entendent pas baisser la garde.

Dans une note adressée aux enseignants, le recteur s’est montré ferme vis-à-vis des grévistes et considère que les éléments ayant refait l’année participent à la baisse du niveau de l’université. Néanmoins, il s’est montré ouvert «à toutes propositions pouvant améliorer la situation pédagogique des étudiants». Il a dans ce sens annoncé diverses mesures confirmées mardi par le vice-recteur pédagogique dans des déclarations à la presse. Ainsi, pour ce qui est des étudiants qui redoublent les années et du problème de la deuxième année de licence (L2), «des réponses positives ont été données selon les cas et les justificatifs déposés».

Aussi, «des dérogations ont été accordées» à des étudiants en L3 pour achever leur licence et «des efforts considérables» ont été fournis pour l’admission au mastère. «La limite pour une licence est de 5 ans. Donc l’étudiant peut doubler  deux fois uniquement durant son cursus», a dit ce responsable. Ce que les étudiants grévistes dénoncent, c’est l’absence de prise en compte de l’année optionnelle qui permet la poursuite des études.

Concernant les étudiants ayant obtenu leur bac en 2009 et demandant le quadruplement, M. Saidi a précisé  que seule une centaine a été autorisée à refaire l’année après avoir fourni des justificatifs. Quant aux autres, il leur a été proposé de faire des demandes de réorientation pour être inscrits dans d’autres facultés. Une étude au cas par cas que les grévistes dénoncent car elle favorise les injustices. M.Saidi dénonce par ailleurs les agissements des étudiants grévistes qui n’ont pu être intégrés faute d’un parcours universitaire irréprochable.

Il a expliqué que l’université avait informé les étudiants que ceux qui ont redoublé à plusieurs reprises, sauf raisons particulières, devraient envisager une réorientation. Des propos que réfutent les étudiants qui avaient indiqué que même ceux qui avait fourni un certificat médical n’ont pu être réintégrés au cours de cette année.

Les étudiantes exigent des garanties écrites

Ces déclarations, l’Union nationale des étudiants (UNEA) et l’Union de la jeunesse algérienne (UNJA), les considèrent comme un pas en avant mais pas comme un acquis. Ils attendent des engagements écrits. M. Khelifi, président de l’UNEA, nous a indiqué hier au téléphone que le vice-recteur pédagogique avait fermé dès le début la porte du dialogue en gelant les activités des associations estudiantines. Concernant le passage en mastère, il précise que la loi du LMD stipule  que le passage dans ce cycle n’était pas conditionné par le nombre d’années accomplies durant la licence, mais qu’il était systématique. Il estime qu’il faut retourner à ce système.

Concernant la réintégration des étudiants de L3, il indique que cette disposition est satisfaisante, tout en déplorant la logique d’exclusion qui a prévalu jusqu’alors. Au sujet des étudiants de la promotion 2009 qui sont exclus de la licence pour avoir redoublé, le passage de 100 étudiants ne lui semble pas satisfaisant, d’autant qu’avec la surcharge des effectifs, ils ne sont pas sûrs d’avoir une place dans d’autres facultés. Selon ce responsable, la solution serait de fournir une attestation d’inscription académique comme dans les années 2003/2004 afin que ces étudiants puissent passer leurs examens sans forcément suivre les cours. En outre, pour lui, le recteur a eu tort de dénoncer la baisse de niveau de l’université.

«Le problème ne sera résolu que si une vraie politique de prise en charge est mise en place par la tutelle. Chaque année, environ cinq cents étudiants sont touchés par le retard scolaire. Le problème réside dans l’amélioration de l’orientation post-baccalauréat. Le taux de réussite en première année à l’USTHB est de 24% seulement.  C’est pour cela que chaque année, il y a un nombre important de doublants. Il faut faire quelque chose à ce niveau», souligne-t-il, ajoutant que pour le moment, les étudiants vont maintenir la grève.

Pour sa part, une adhérente à l’UNJA nous a indiqué que les déclarations de M.Saidi n’étaient que des intentions qui doivent être appliquées de suite. Concernant la possibilité pour les étudiants redoublants de se réorienter, cette étudiante a précisé que cette annonce, les associations étudiantes l’avaient déjà proposée à plusieurs reprises sans être entendus par l’administration.

Au sujet de l’admission en mastère, les propositions de M.Saidi ne sont pas tout à fait claires, selon elle, et ne ciblent pas tous les étudiants. «Ce que nous demandons, c’est la réintégration en mastère de la promotion du bac  2006». Pour ces deux membres d’associations, la grève sera maintenue jusqu’à ce que des garanties soient données. Pour le moment, le statu quo perdure, et selon l’UNJA, si rien n’est confirmé, les étudiants seraient prêts à faire une année blanche.

Sabrina Benaoudia