La mobilisation des capacités du secteur privé est devenue une nécessité impérieuse en vue de soutenir la relance des différents créneaux de l’économie algérienne. Cette action s’était imposée comme la solution idoine particulièrement après la récession économique des années 1980, apparue suite à la chute des prix du pétrole et la montée de la contestation sociale.
La situation économique, délicate, qu’avait connue le pays, alors, avait poussé le gouvernement à se lancer dans un long et complexe processus de réformes économiques destinées à ouvrir de nouvelles voies visant à diversifier l’économie algérienne et, par ricochet, combler le déficit que connaît le pays dans son tissu industriel. Les pouvoirs publics ont fini ainsi par comprendre que le secteur public, seul, ne pourra plus répondre aux exigences économiques du pays.
C’est dans cette optique, d’ailleurs, qu’est apparue la petite et moyenne entreprise PME dans sa diversité, sa flexibilité et sa capacité à créer des emplois notamment au profit des jeunes, comme alternative afin d’impulser une nouvelle dynamique à l’économie mais aussi ouvrir des perspectives aux différentes strates de la société. Toutefois, pour assurer la pérennité des PME en question, une série d’institutions et d’organismes a été créée par les pouvoir publics au début des années 1990 dans l’objectif de promouvoir la PME et de lui permettre de jouer un rôle dans le processus du développement économique de l’Algérie.
Une batterie de programmes et de mesures incitatives a été également prise par le gouvernement afin d’offrir l’opportunité à cette frange d’entreprises économiques d’aller, ainsi, vers l’économique du marché et conquérir des parts. Ceci outre les réformes amorcées en 1989 et qui ont débouché sur un plus grand rôle de la PME et les porteurs de projets dans le développement et la modernisation de l’économie nationale.
Ce train de mesures a donné lieu à une intensification du nombre de création des PME. Cette reconfiguration du paysage économique a eu pour résultat l’arrivée de la femme algérienne dans le monde du travail généralement et son immixtion dans le monde de l’entrepreneuriat en particulier.
En fait, la femme a réussi parfois dans un environnement hostile à gagner en crédibilité et se lancer dans des projets d’investissements porteurs et ambitieux. Aujourd’hui, les femmes créatrices d’emplois et chefs d’entreprises sont identifiables dans divers secteurs d’activités tels que l’artisanat, le commerce, les exploitations agricoles, voire d’autres domaines nécessitant un niveau élevé de technicité.
D’autres femmes ont préféré lancer des activités plus informelles touchant, entre autres, à l’alimentation, l’habillement, le textile, voire d’autres activités domestiques lucratives. Toutefois, pour des raisons évidentes, elles demeurent toujours moins nombreuses que les hommes, chefs d’entreprises, dans certains secteurs réservés encore à la gent masculine dont le secteur industriel. Afin de mieux cerner cette problématique, nous avons pris attache avec le président du Conseil national consultatif des PME, M. Zaïm Bensaci. Ce dernier nous a affirmé que la femme algérienne «a marqué bel et bien sa place dans le monde du travail» et ce, dans différents secteurs d’activités. « La femme algérienne apporte un plus dans son travail soit en tant que salariée au niveau de l’entreprise ou en tant que manager. Nous avons pu constater le dynamisme et le développement des sociétés dirigées par les femmes alors que l’environnement des affaires ne leur est pas tout propice. Elles ont relevé le défi et se positionner actuellement comme des gestionnaires de qualité», dira-t-il.
Le président du même organisme affirme même que la PME a toujours constitué l’épine dorsale de l’économie et le fer de lance de la recherche et développement. «Il est évident que les PME algériennes apportent une contribution réelle dans le cadre de notre économie. Il ne faut pas oublier que le secteur privé majoritaire dans les PME et le principale recruteur et pourvoyeur d’emplois», assène-t-il. Il va sans dire dans le même sillage que la création des PME a contribué, amplement, à l’émergence du travail de la femme et à l’entreprenariat féminin notamment avec les facilitations accordées par le gouvernement au profit des créateurs de PME.
Il convient de souligner d’ailleurs, qu’une batterie de mesures a été prise lors du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu récemment, en faveur de la multiplication, l’élargissement et le développement des petites et moyennes entreprises. Dans cette perspective, il est proposé, entre autres, un soutien modulé aux PME notamment dans les filières prioritaires ainsi qu’un appui aux investissements de ces mêmes entreprises dans les domaines de recherche, de l’innovation et de la sous-traitance.
S’agissant des activités qui intéressent les créatrices de PME, M. Bensaci relèvera que la quasi-totalité des femmes optent pour le secteur des services, perçu actuellement comme étant le plus porteur. «On ne peut pas apporter de précision quant aux secteurs d’activités qui attirent le plus les femmes chefs d’entreprises. Toutefois, il existe de nombreuses femmes chefs d’entreprise qui excellent dans d’autres domaines à l’instar des BTPH, voire même dans l’industrie. Les exemples sont là et sont édifiants», analyse notre locuteur. De même, a-t-il affirmé, la femme créatrice de PME pourrait réussir ces projets, car selon lui, plusieurs paramètres rentrent en considération tels que la filière choisie ainsi que le professionnalisme dans la gestion. «En un seul mot, les paramètres standards de toute création d’entreprise contribueront à la réussite de différents projets.
Les secteurs économiques ne peut être occultés car la femme algérienne est présente, elle est acteur et s’s’implique de plus en plus», assure-t-il. Il ajoutera «j’ai la ferme conviction qu’il y aura beaucoup plus de femmes chefs d’entreprise et c’est tant mieux pour ce secteur qui verra et connaîtra une véritable émulation».
Enfin, la participation de la femme au développement économique et social est un fait reconnu depuis longtemps. Mais, il faut dire aussi que plusieurs obstacles freinent encore cette participation dont les contraintes socioculturelles. L’interviewé soulignera ainsi que la femme créatrice de PME rencontre des obstacles liées notamment à la bureaucratie et aux idées reçues de la société. «La création d’une entreprise dans notre pays n’est toujours pas facile. Indépendamment des problèmes inhérents à la bureaucratie notamment.
D’autres contraintes n’ont pas été toujours levées malgré les efforts de l’Etat, tant en ce qui concerne l’accès au foncier, l’accès au crédit et d’autres», observe le même responsable. Pour conclure, des experts en économie affirment que de grands secteurs telles que la magistrature, l’enseignement, la médecine représentent le plus fort pourcentage quant à l’implication de la femme algérienne. Le secteur économique ne peut être occulté car la femme algérienne est y présente.
Cette présence est à mettre sur le compte des efforts des pouvoirs publics ainsi que l’évolution de la réglementation qui a ouvert grandes les portes aux femmes dans de nombreux créneaux d’activités. Mais malgré les efforts consentis, il reste à dire que du chemin reste à faire afin d’atteindre la parité homme-femme dans des secteurs clés mais également permettre à la femme de s’émanciper et contribuer au développement du pays.