Les hôpitaux et polycliniques du secteur public, sur l’ensemble du territoire national, devront marcher, dès aujourd’hui, au ralenti. Les paramédicaux exerçant dans ces établissements observeront à partir d’aujourd’hui une grève illimitée, a annoncé, hier, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP).
Selon son secrétaire général, M. Ghachi Lounès, le SAP a maintenu la grève illimitée, programmée pour le 8 de ce mois en cours (aujourd‘hui), en raison de « la non satisfaction » des revendications des blouses blanches. Indiquant que des représentants du syndicat avaient été reçus, dimanche dernier, par la direction des ressources humaines du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Ghachi a fait savoir que les deux parties « ne sont pas arrivées à un consensus ». Il a, dans ce sens, souligné que le SAP « tient toujours à ses revendications et attend un engagement écrit du ministère ». Il convient de noter que les paramédicaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau « A » catégorie « 11 » de la grille des salaires qui leur permettra de bénéficier de 40% d‘indemnités sur le salaire de base, alors que la « 10 », dans laquelle ils sont classés actuellement, ne leur permet d‘avoir que 25% de ces indemnités. En outre, ils demandent à être intégrés dans le système LMD (Licence master doctorat) pour bénéficier d‘une formation (Bac+4), afin d‘être « plus performant » et de prodiguer de «meilleurs soins aux malades».
Il est toutefois utile de rappeler que 88% du personnel paramédical, au nombre de 90.000, avait observé une grève de deux jours les 1er et 2 de ce mois. De son côté, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a assuré, hier au cours d‘une visite d‘inspection à l‘hôpital Djilali-Belkhenchir (Birtraria) à Alger, que les préoccupations des paramédicaux ont été officiellement prises en charge. « Le ministère lance un appel solennel à l‘ensemble des paramédicaux pour les informer que leurs préoccupations ont été officiellement prises en charge et qu‘ils doivent accomplir honorablement leur mission dans l‘intérêt du malade », a-t-il dit à ce propos.
Il a, en outre, ajouté que son département ministériel a été « fidèle à ses engagements en prenant en charge les doléances des paramédicaux, mais a été surpris par l‘appel à la grève du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) des 1er et 2 février, déclarée par la justice injustifiée et illégale ». Ould Abbès a, dans ce contexte, précisé que « le SAP a encore lancé un autre appel à la grève à partir du 8 février, qui a été également déclarée illégale par la justice, en vertu d‘une ordonnance de référé d‘heure en heure datée du 6 févier 2011 ». Le ministre a, à cet effet, assuré que son département demeure « fidèle » à tous ses engagements avec les partenaires sociaux.
Il a, à cette occasion, rappelé qu‘il a déposé à la Fonction publique le nouveau projet de statut avec le LMD et la catégorie 11, ajoutant que son ministère « continuera toujours à traiter les revendications socioprofessionnelles avec l‘ensemble des partenaires sociaux concernés ». Il est à se demander si c‘est Ould Abbès qui n‘a pas tenu ses promesses ou si c‘est le SAP qui exerce une pression sur le ministre.
Dysfonctionnement dans la distribution de médicaments
Le SNAPO demande une enquête
Le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (SNAPO) a appelé hier l’ouverture d’une enquête pour « localiser les failles » dans la distribution des médicaments. «Nous exhortons le ministère de la Santé à mener un travail d’investigation en vue de localiser les failles qui ont mené à la rupture de médicaments dans les officines à l’échelle nationale », a déclaré à l’APS, le président du SNAPO, M. Messaoud Belambri, précisant avoir déjà soulevé au ministère ce problème. «Il faut qu’il y ait des investigations sur le terrain et que les gens qui font dans la mauvaise pratique en matière de distribution et de rétention de stock soient identifiés et sanctionnés », a-t-il ajouté. Selon M. Belambri, il y a « des distributeurs qui détiennent une sorte d’exclusivité exerçant pratiquement un monopole pour un nombre de produits et qui font de la vente concomitante ».