A l’approche des examens de fin d’année et avec les grèves successives dans le secteur de l’éducation ces derniers mois, l’angoisse des élèves a laissé place à la colère. Cette dernière a été relevée par la présence de plusieurs d’entre-eux qui ont investi la rue pour crier leur ras-le-bol.
Parmi leurs préoccupations figure bien entendu celui de la question des sujets d’examens mais également les vacances de printemps que les élèves ne comptent pas céder pour rattraper les cours perdus. Malgré les assurances du ministre de l’Education, Baba Ahmed, les lycéens ne semblent pas être convaincus et le mot d’ordre est donné à ce jour via les réseaux sociaux «à ne pas se laisser berner par les déclarations du ministre, jusqu’à obtenir des décisions écrites », lit-on sur la page «Union Des Lycéens Algériens » sur Facebook.
Comme cela a été d’ores et déjà pressenti à travers les déclarations des lycéens via les réseaux sociaux, cela a été confirmé hier à Alger par des lycéens des classes de de terminale qui ont refusé, pour le quatrième jour consécutif, de reprendre les cours. Ce mouvement de protestation a été notamment observé hier devant l’annexe du ministère de l’Education à Kouba.
Ce mouvement de protestation d’environ 300 lycéens vient pour renforcer leur revendication essentielle qui n’a pas été prise en considération par la tutelle à savoir « la limitation du seuil des cours avant fin avril » en rejetant par la même occasion « les cours de rattrapage suite à la grève des enseignants ».

Plusieurs élèves, conscients de la situation actuelle, déplorent cet état des fait mais refusent également d’être les « boucs-émissaires d’un système. Nous avons décidé d’entamer une grève ouverte et de boycotter les cours jusqu’à l’aboutissement de notre revendication majeure à savoir la limitation du seuil des cours avant fin avril pour pouvoir commencer les révisions en prévision des épreuves du baccalauréat », a indiqué à l’APS un nombre d’étudiants (plus de 250) parmi ceux rassemblés.
Le lycéen Chakib Merzouk, qui conduisait une délégation d’étudiants reçue mardi par le ministre de l’Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, pour prendre connaissance des revendications, a indiqué que « le ministère n’a pas répondu à la revendication liée à la limitation du seuil des cours », soulignant que les étudiants « refusent de payer les frais de la grève qui est à l’origine du retard accusé dans les cours ».
Sofiane, Samir, Kenza et Salima, des lycéens de différents établissements éducatifs d’Alger, ont refusé de procéder au rattrapage des cours à travers des polycopies remises par les enseignants sans explications ni exercices. Lors d’une tournée dans plusieurs lycées à Kouba, Aïn Naâdja, à Belouizded (Fodhil-Ouartilani), à El Mohammadia (Abbane-Ramdhane), à Kharrouba (Ahmed-Zabana) et à Garidi 2 (Boualem-Dekkane), les élèves des classes de terminale ont boycotté mercredi les cours. D’autre part, le ministère de l’Education avait décidé mardi de mettre au point un programme pour le rattrapage des cours perdus en tenant compte de la progression des programmes.
Kahina Hammoudi