Les trains de transport de voyageurs et de marchandises sont immobilisés depuis hier et ce, à l’appel du syndicat de la société nationale de transport ferroviaire (SNTF).
Cette décision de mener une grève illimitée a été prise par les représentants des travailleurs suite à l’échec de la rencontre qu’ils ont eue la veille avec le directeur général de la société.
En effet, un tour au niveau de certaines gares de la capitale nous a renseignés que le mot d’ordre a été largement suivi puisque les trains n’ont pas bougé de leur place depuis la nuit de dimanche à minuit, date à laquelle la grève est entrée en vigueur. A la gare Agha, le portail qui sert d’ordinaire de voie de sortie pour les voyageurs est complètement fermé. Quant aux guichets, les voyageurs en partance vers d’autres villes reviennent sur leurs pas, les guichetiers leur signifiant qu’il n’y a pas de billets et que les trains ne démarreront pas.
Afin de savoir si le mouvement a été suivi dans d’autres régions du pays, nous avons pris attache avec Mme Bounab, syndicaliste à la SNTF. Selon elle, «le mouvement est moyennement suivi». Car l’administration a demandé aux grévistes de reporter leur mouvement de 48 heures, histoire de laisser le temps aux responsables de la société d’étudier les doléances des travailleurs. Chose que certains ont accepté et d’autres catégoriquement réfuté. Le motif évoqué: «Comment l’administration pourra résoudre nos problèmes en 48 heures quand elle n’a rien fait tout au long des 15 jours d’ultilmatum que nous lui avons adressé».
En attendant de connaître l’issue de la grève à laquelle ont fait appel les cheminots, une délégation des représentants des travailleurs devrait être reçue par le ministre des Transports, Amar Tou. A propos des revendications, le point essentiel sur lequel ont buté les discussions entre l’administration et les syndicalistes, c’est surtout la mise en application de la nouvelle grille des salaires qui pose problème. Selon Mme Bounab, «des erreurs d’application dans l’attribution des échelons ont été relevées». Elle a expliqué qu’en tentant de réparer une injustice, l’administration en a commis une autre. Car au lieu d’appliquer l’attribution des échelons à partir de la date de recrutement d’un employé, l’administration a fait que cet indice commence à prendre effet à partir de son application.
Ainsi, il se trouve qu’en attribuant un échelon pour trois ans d’exercice, ceux qui ont moins d’expérience bénéficient plus que des vétérans des chemins de fer. Ainsi, et au cas où les uns et les autres camperaient sur leurs positions, le mouvement de grève risque de se prolonger au grand dam des voyageurs. Des voyageurs, ne sachant pas que les travailleurs de la SNTF étaient en grève hier ont été surpris une fois sur les lieux qu’aucun train n’est programmé pour quitter le quai. La plupart d’entre eux se sont ensuite rabattus sur les bus et autres moyens de transport routier. Une situation qui a eu un impact sur la circulation routière qui a connu un trafic très dense.
Par Hafid Mesbah